Paris, « ville bourgeoise et chère », l’historien Michel Ragon et l’architecte Raymond Nicolas s’élèvent contre la spéculation et les bénéfices excessifs des capitalistes français dans le bâtiment.
VINTAGE FRIDAY. Dans les années 70, Paris a connu une période de spéculation immobilière et foncière qui a entraîné une augmentation significative des prix des appartements. Plusieurs facteurs ont contribué à cette hausse des prix. Tout d’abord, la demande de logements à Paris était élevée, la ville attirant de nombreux jeunes et familles mettant une pression croissante sur le marché immobilier. L’offre pouvait alors sembler importante, mais ce n’était pas le cas. Ainsi, sur 13 000 constructions neuves, 11 000 avaient pris la place d’immeubles d’habitations vétustes dont un grand nombre avaient été remplacés par des immeubles de bureaux. Cette situation est alors propice à la spéculation, car les investisseurs ont vu une opportunité de réaliser des bénéfices importants en achetant des biens immobiliers à bas prix pour les revendre à des prix plus élevés. Ensuite, certaines politiques et réglementations ont également influencé la spéculation immobilière. Par exemple, la loi de 1973 sur la protection et la promotion de l’environnement a imposé des restrictions sur la construction de nouveaux bâtiments à Paris. Cela limitant encore plus l’offre de logements, renforçant la demande et faisant augmenter les prix. À ceci s’ajoute la spéculation foncière qui a aussi joué un rôle important. Certains investisseurs ont acheté des terrains à des prix relativement bas dans l’espoir de les revendre à des promoteurs immobiliers à des prix beaucoup plus élevés, contribuant ainsi à la hausse des prix des appartements. Enfin, l’inflation élevée des années 70 a également eu un impact sur les prix de l’immobilier, réduisant la valeur de l’argent au fil du temps et entraînant une augmentation des prix des biens immobiliers. Dans l’ensemble, la combinaison de la forte demande de logements à Paris, des politiques restrictives en matière de construction, de la spéculation foncière et de l’inflation a contribué à la hausse des prix des appartements et des loyers dans les années 70. De 1962 à 1976, les prix des loyers a été multiplié par deux et le prix du mètre carré dans le neuf varie en 1976 de 4000 francs dans les quartiers populaires à 25 000 francs dans les beaux quartiers. Cette période a été marquée par une flambée des prix de l’immobilier, ce qui a rendu l’achat d’un logement à Paris de plus en plus cher, faisant dire à l’historien Michel Ragon et l’architecte Raymond Nicolas que Paris est désormais une ville bourgeoise réservée aux plus fortunés.
Dossier immobilier d’Antenne 2 diffusé le 13 novembre 1976 Un film INA