Mis à jour le vendredi 11 juin 2021 by Philippe Serieys
VINTAGE FRIDAY. Dans la cité de transit de Stains, en Seine-saint-Denis, de jeunes enfants et adolescents s’inventent des jeux. Leur territoire, quelques terrains, la rue, mais surtout les caves des cités auxquelles ils accèdent par des passages étroits. Ces cités de transit sont apparues dans les années 60, dans un contexte de crise du logement où il était urgent de trouver des lieux pour reloger les familles algériennes sorties des bidonvilles. Ces lieux ne sont pas très bien vus et il n’y a qu’à lire la presse de l’époque qui les nomme « habitat dépotoir », « logement tiroir », « habitat prison » pour comprendre à quel point ce dispositif que l’administration définissait comme « ensembles d’habitations affectées au logement provisoire des familles – occupantes à titre précaire – dont l’accès en habitat définitif ne peut être envisagé sans une action socio-éducative destinée à favoriser leur insertion sociale et leur promotion », était stigmatisé. Les enfants et même les plus petits le savaient bien et témoignent ici avec une grande lucidité de leur situation qui les a conduit du bidonville au HLM, les poussant pour certain au vandalisme alors que d’autres tombent dans la délinquance.
Un reportage « Au coeur des choses » Antenne 2 du 28 décembre 1976 – un film INA