1990 : Cité des Bosquets, une forteresse dont on a du mal à sortir

Les bâtiments étaient vieux, moches, sales et dangereux. Les jeunes la voyaient comme un ghetto dont il était impossible de sortir. Plongée dans la Cité des Bosquets du début des années 90.

VINTAGE FRIDAY. « Ici, c’est comme La Fontaine dans le Corbeau et le Renard, ils parlent, ils parlent, ils parlent, quand il y a les caméras mais après on ne voit rien venir ! », explique ce jeune un peu désabusé de la Cité des Bosquets à Montfermeil. Une cité de 9 000 habitants où vivent plus de la moitié des chômeurs de la ville, une cité qui, avec ses trente-six nationalités, est considérée comme un abcès au milieu du département de la Seine-Saint-Denis. Ici, c’est la débrouille, des ateliers clandestins, les petits business dans les caves et le gros business de la drogue à la vue de tous. On suit M. Toutimé, en délicatesse avec la mairie, mais écouté des jeunes. C’est l’époque où on essaye encore de trouver des solutions.

Il faudra attendre 15 ans pour que ça pète, en 2005 avec trois semaines d’émeutes urbaines qui démarrèrent dans la ville voisine de Clichy-sous-Bois. On assiste à une réunion avec un responsable de la RATP venu calmer le jeu alors que les machinistes sont trop souvent agressés. Il en est de même avec le personnel communal dont un des agents vient d’être agressé au cutter pour avoir refusé de donner cinquante francs. Pierre Bernard, premier maire de droite à Montfermeil, tente aussi des médiations, rejetant tout problème de racisme entre ses agents et les jeunes de la cité. De l’autre côté de la rue, des pavillons, « c’est là qu’habitent les riches » nous explique un habitant de la cité qui reconnait que la situation est explosive. De leur côté, les habitants de la zone pavillonnaire pointent du doigt la mauvaise répartition des émigrés en région parisienne et craignent que le pharmacien – qui a été cambriolé plusieurs fois – ne finisse par se faire justice. Ces bâtiments ont aujourd’hui disparu, la réhabilitation de la cité ayant commencé quatre ans après ce reportage, en 1994 et la dernière barre démolie en septembre 2020.

Un reportage de Carnets de route sur antenne 2 le 3 décembre 1990 Un film INA

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