Mis à jour le mardi 28 juin 2022 by Olivier Delahaye
Le 1er juillet, la Ferme ouverte de Saint-Denis inaugure une serre maraichère sur le toit d’un bâtiment. Dans le cadre du projet européen Groof, elle a été conçue dans une optique de réduction du CO2 en combinant le partage de l’énergie et une production alimentaire locale.

Depuis 2017, les Jardins de Gally exploitent sur 3 hectares la Ferme ouverte de Saint-Denis avec une double vocation : une production maraîchère vendue au marché de la ferme complétée par une dimension pédagogique via des ateliers et des initiations. Le 1er juillet 2022, la ferme inaugurera une serre sur un toit, projet à la fois maraicher et expérimental.
Tomates qui récupèrent la chaleur
D’une surface au sol de 360 m2, représentant une surface de culture de 210 m2, la serre a été pensée et construite par le cabinet d’architecture Lacaton & Vassal et l’architecte Gaëtan Redelsperger. D’ici novembre 2022, elle devrait donner 2 tonnes de tomates « cœurs de bœuf » et « andines cornues » vendues sur le marché de la ferme ; une production hors sol réalisée sur des rangées de rails hydroponiques constituées de substrat et d’un système d’irrigation ouvert, grâce à une eau pompée dans un puits de 32 mètres de profondeur.
Le bâtiment sur laquelle elle repose (constitué d’un atelier technique, d’une salle de séminaire/réunion destinée à la location, de bureaux, d’un dépôt et d’une petite serre pour les équipes de la ferme) a été conçu de façon à optimiser la récupération de chaleur produite par le bâtiment et les activités humaines ; chaleur qui, sans la serre, serait perdue.
Un suivi d’un an
D’un budget d’environ 90 000 euros, cette serre est financée à à hauteur de 40 % par les Jardins de Gally et à 60 % par le Programme Interreg North-West Europe dans le cadre du projet européen Groof (pour Greenhouses to reduce CO2 on Roofs) qui concerne trois autres sites d’études en Europe.
En effet, la serre fera l’objet d’un monitoring durant un an consistant à :
– faire une analyse du cycle de vie de tout ce qui entre et sort ;
– préciser les contours d’un modèle économique viable, sans subvention à l’exploitation ;
– mesurer l’impact social du projet.
Les données récoltées porteront ainsi sur des critères climatiques (humidité, température, vent extérieur, radiations solaires, pluies, …), énergétiques (consommation électrique, énergies fossiles, chaleur utilisée, …), de matières (eau, substrat, engrais, production, déchets organiques et autres, ..) et sur la quantité de travail humain fourni.
Les enseignements tirés du programme Groof auront vocation à être appliqués, adaptés, ailleurs en France et en Europe, pour développer une agriculture urbaine économiquement viable.