Antony, sur la route d’Orléans

Mis à jour le mercredi 20 mai 2020 by Olivier Delahaye

https://www.flickr.com/photos/grand_paris_metropole/sets/72157664706589603/

EN IMAGES. Aux temps préhistoriques, les hommes se sont installés sur les rebords de plateau dominant la vallée. Des restes de leurs implantations sont encore visibles dans le bois de Verrières. Le choix du site a été dès l’origine, conditionné par l’eau et les voies de circulation. Le village qui donne ensuite naissance à Antony s’est installé dans un lieu propice à l’installation des hommes. C’est un site de coteau aux nombreux avantages, qui est facile à protéger de par sa situation en hauteur, qui est constitué de sols plus riches que ceux du plateau et qui se situe dans une zone non inondable car au-dessus des marais. De plus le village est au niveau des sources qui affleurent sur les marnes vertes. Les nombreuses fontaines de la rue de l’Église et de l’avenue du Bois-de-Verrières, ainsi que les noms de lieux (sources, gouttières…) attestent l’existence de cette nappe phréatique. En 1852, lors du déplacement du cimetière qui se trouvait devant l’église, des sarcophages dont l’origine a été supposée franque ou mérovingienne ont été découverts.

On ne retrouve aucune trace écrite du nom d’Antony avant le polyptyque d’Irminon qui recense toutes les terres qui appartiennent à l’Abbaye de Saint-Germain-des-près. C’est en effet en 829 que le nom « Antonius cum sua capella » (Antony avec sa chapelle), apparaît pour la première fois sur un document écrit où Louis 1er le Preux confirme dans un diplôme la donation de la terre d’Antony et de sa Chapelle à l’Abbaye de Saint-Germain-des-prés. Ce nom vient d’un riche propriétaire terrien gallo-romain appelé Antonius et le domaine d’Antonius était sans doute situé en bordure d’une voie romaine qui, depuis Lutèce, longeait les bords de la Bièvre pour la traverser, au Pont-aux-Anes (rue Prosper-Legouté) et filer ensuite par le plateau, vers Montlhéry et Orléans. Ces informations seront confirmées en 872 par Charles le Chauve.

L'LA PUISSANTE ABBAYE DE SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS
LA PUISSANTE ABBAYE DE SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS

En 1042, le roi de France Henri Ier, accorde à l’abbé de Saint-Germain des Près « un autel dédié en l’honneur de saint Saturnin et situé dans le territoire de Paris, en la juridiction appelée Paris ».

En 1030, 1049 et 1169, les conflits se répètent entre Massy et Antony pour la possession des territoires situés au sud de cette ville.

En 1177, reconnaissant l’importance du village, la chapelle d’Antony devient une église paroissiale. Les habitants sont alors tous serfs de l’abbaye. Les habitants des villes commencent ensuite à obtenir des chartes de commune et ceux des campagnes amorcent le grand mouvement d’émancipation qui aboutit à l’affranchissement des serfs. C’est en 1248, que Thomas de Mauléon, abbé de Saint-Germain des Prés, affranchit ses serfs d’Antony et de Verrières. Cependant de nombreuses charges pèsent encore sur ces paysans : ils doivent payer une rente annuelle, la dîme sur les moulins, fours et pressoirs, et aussi fournir des corvées, tel le curage de la Bièvre tous les trois ans.

Les rois de France avaient droit de gîte à Antony. Sous Saint Louis, il y eut procès contre les habitants qui refusaient de se soumettre à ce droit et ils furent condamnés.

En 1331, Les Marguilliers de Huit-Sols (Wissous) emploient l’argent de la fabrique à faire armer environ 500 hommes pour aller empêcher les religieux de percevoir le droit de pressurage des vendanges.

1348, la grande peste fait d’énormes ravages dans la région, ce qui expliquerait la présence d’un lieu-dit  » le grand cimetière « .

1359 : Le futur Charles V, pendant la captivité de son père, demande aux abbés d’avoir pitié des habitants.

1362 : La Beauce et le Hurepoix sont mis à sac.

1422 à 1429 : Avant l’arrivée des Anglais, Alexandre le Boursier, conseiller du Roi de France, tenait les terres de la tour d’Antony, Berny et son moulin ainsi que les terres, les vignes et les prés qui en dépendaient. Il s’agit du fief royal de la Tour d’Argent, sous-fief de Palaiseau.

Le Roi d’Angleterre Henri VI qui tient toute la région distribue des récompenses à ses collaborateurs et à ses soldats. C’est à son écuyer Hugues de Saubautier qu’il donne le fief.

1430 à 1460 : Antony panse ses plaies comme toute la région qui est dévastée par la guerre de Cent ans. À la fin de cette longue période, l’abbaye est écrasée de dettes et la région s’est vidée de ses habitants. Le village d’Antony ne compte plus qu’une centaine d’habitants.

1460 : Il reste 24 feux dans le village.

1503 – 1518 – 1547 : Rédaction de nouveaux terriers.

1545 : François 1er accorde à Antony deux foires annuelles, le jeudi d’après la Pentecôte et le jour de Sainte Catherine, et un marché hebdomadaire le jeudi.

1549 : Le véritable développement de la ville a lieu lors de la construction de la route de Paris à Toulouse, par Orléans ( actuelle Nationale 20) par François 1er. La route est désormais pavée et devient un axe routier majeur.

1562 : Début des guerres de religion. Incendie de la ferme de l’Abbaye.

1589 : Antony s’endette pour s’entourer de murs.

1597 : Hivers très froids. Famines, désertification des campagnes au Sud de Paris.

1601 : L’église est réparée et de nouveau consacrée.

1622 : Reconstruction des bâtiments endommagés de la ferme de l’Abbaye.

1649 : Pendant la Fronde, passage des troupes de Condé au pont d’Antony.

1652 : Famine. Rôle important de M. Vincent.

1657 : Achat par l’Abbaye de la ferme du Pont, qui appartenait au Seigneur de Berny.

1675 : Elaboration par le frère Hilarion Chaland du premier plan connue d’Antony avec l’indication du tous les lieux-dits.

1682 : L’Abbaye échange avec le Roi, trois cents arpents dans les bois de Verrières, contre le château de Berny qui était à vendre.

1693 : Grand incendie qui détruit de nombreux bâtiments dont la ferme du Pont.

1697 : Le curé Le Moyne lègue à la paroisse 150 livres pour l’entretien d’une maîtresse d’école pour l’instruction gratuite des enfants pauvres.

C’est dans la deuxième partie de XVIIe siècle que la France connaît une ère de prospérité et que s’édifient les premiers châteaux dans notre ville.

Vue du Château de Berny du côté de l'entrée (Début du XVIIIe siècle),  Jean Mariette (1660-1742)
Vue du Château de Berny du côté de l’entrée (Début du XVIIIe siècle),
Jean Mariette (1660-1742)

Les constructions se poursuivent pendant tout le XVIIe siècle jusqu’à la Révolution en même temps que se créent de grands parcs à l’Anglaise (parc du centre ville : Pouponnière Paul Manchon). Antony devient une ville de villégiature proche de Paris : La Fontaine et Charles Perrault y prennent leurs quartiers d’été. C’est également la période durant laquelle de nombreuses maisons de maître sont construites par des notables parisiens venus chercher à Antony la campagne aux portes de Paris. La plupart de maisons de maître subsistaient encore au milieu du xxe siècle : l’ancien château, la propriété de l’acteur François Molé, la folie de la famille de Castries au sein du parc Heller aujourd’hui démolie mais dont il reste une dépendance, la maison de la Belle Levantine (aujourd’hui Maison Saint-Jean), la propriété des Dames de Saint-Raphaël, la propriété de Ballainvilliers achetée en 1860 par le chirurgien Alfred Velpeau.

1702 : Création par Péan de Saint-Gilles de la manufacture royale de cire. la population d’Antony est d’environ 1000 habitants.

Manufacture royale des cires
Manufacture royale des cires photo Musées Ile de France

1707 : Installation d’une conduite qui mène les eaux de la fontaine du Sault jusqu’à la manufacture de cire et chez plusieurs propriétaires dont les Révérends Pères Bénédictins.

1722 : Incendie, qui détruit la ferme de la Tour d’Argent à la suite d’un orage. Seule la ferme sera reconstruite.

1752 : Déplacement du relais de poste situé au centre de Bourg-la-reine, au carrefour de la Croix de Berny.

Accident dans une carrière à plâtre. Deux ouvriers restent bloqués au fond, pendant dix jours, avant d’être secourus.

1789 : Rédaction des Cahiers de Doléances d’Antony.

1790 (18 avril) : Les habitants sont invités à jurer la constitution et à prêter serment de fidélité à la Loi et au Roi.

1792 : Antony prend le nom de Antony-Révolution.

1794 : Pillage de l’église. Destruction des reliques de Saint-Saturnin. L’église devient à la fois le Temple de la Raison, une salle de spectacle, une salle de danse et la fabrique de salpêtre.

1794 (10 juillet) : Procès et exécution du maître de poste André-Claude Vattier.

1794 et années suivantes : Vente des biens de l’église et des biens des Emigrés. Les anciens châteaux sont rachetés par des bourgeois de Paris et peu à peu démantelés.

19è siècle

1808 : Le château de Berny est détruit.

1814 : Passage des troupes françaises et des prisonniers de guerre que l’on doit ravitailler.

1834 – 1838 : A Berny, premiers steeple-chases en France, sorte de cours au clocher.

1820 à 1870 : Peu de renseignement. Les registres de l’Etat Civil ont en partie disparu

1844 : Présence de quinze grandes maisons de campagne.

1854: La construction du chemin de fer transforme profondément l’activité de la ville lorsque la ligne de Sceaux est ouverte en 1854, ainsi que l’Arpajonnais en 1893. Des Parisiens à la recherche de terrains moins chers que dans la capitale viennent s’installer à Antony. La construction de maisons de maître se poursuit : la propriété du marquis de Castries est démolie et remplacée au Second Empire par le château Sarran, le parc Bourdeau et sa demeure devenue aujourd’hui Maison des Arts. Antony devient le siège de nombreuses congrégations religieuses qui vont marquer la ville.

Gare d'Antony. Arrivée du train.
Gare d’Antony. Arrivée du train.

1868 : D’après l’annuaire de Sceaux, on dénombre vingt châteaux et grandes propriétés.

1870 : Après des années de prospérité la région parisienne est de nouveau dévastée par les troupes d’occupation après la défaite de Sedan et la chute du Second Empire. 300 maisons sont occupées, pillées et saccagées. Les dossiers établis en vue des dommages de guerre sont très intéressants pour la connaissance des biens des habitants.

Les rédemptoristes (Congrégation du Très Saint Rédempteur) achètent le 5 août 1889 la propriété du chirurgien Velpeau pour y construire leur noviciat. À la suite de la Séparation des Églises et de l’État en 1905, ils devront quitter Antony dont ils sont expulsés le 13 juin 1908. Ils avaient entre temps construit de très importants bâtiments qui, repris par le département de la Seine, deviendront la pouponnière Paul-Manchon.

Pouponnière Paul-Manchon
Pouponnière Paul-Manchon

Les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny achètent en 1890 les bâtiments de l’ancienne manufacture royale des cires. Elles y installent une maison de repos pour les sœurs qui reviennent des colonies. Le bâtiment principal est aujourd’hui une maison de retraite des sœurs de cette congrégation. Les Dames de Saint-Raphaël s’installent en 1893. Cette œuvre, qui accueille des mamans célibataires pour les aider à assurer leur maternité et gère une école, a été fondée par l’abbé Amédée Ferrand de Missol (1805 – 1883), médecin devenu prêtre, ami et compagnon de Frédéric Ozanam.

1905 : construction du lotissement du grand parc de Berny.

Guerre de 1914 – 1918 : Comme toute la France, Antony a souffert. Sur le monument aux morts, on compte 196 noms.

Antony reste essentiellement agricole jusqu’au début du xxe siècle. Le Petit Journal écrivait en 1922 : « La jolie commune d’Antony est une de celles, dans la banlieue de Paris, où l’agriculture est restée la plus florissante ». La ville est connue pour son relais de poste aux chevaux qui accueille les voyageurs au carrefour dénommé « Croix de Berny » car il est à l’intersection de la route royale, tracée au XVIIIe siècle, qui mène de Versailles à Choisy-le-Roi, et de la route reliant Paris à Orléans, intersection à l’angle nord-ouest du parc du Château de Berny.

L’école de filles des Sœurs de la Croix Saint-André qui existe depuis 1720, devient en 1928 l’Institut de la Croix, puis La Croix avant d’être intégrée à l’Institution Sainte-Marie d’Antony où on voit arriver plusieurs congrégations religieuses. Les Marianistes achètent la propriété Chénier, et y installent leur séminaire français. Revenus après l’expulsion de 1903, dans leur bâtiment devenu Maison Saint-Jean, aujourd’hui maison de retraite des marianistes, ils ont créé en 1968 l’Institution Sainte-Marie d’Antony.

La ville croît progressivement, s’aménage avec de nombreux lotissements et s’embellit et passe à 19 780 habitants en 1936. On remarque une disparition progressive de l’agriculture. le développement rapide de la ville est impulsé par le maire Auguste Mounié.

1940 : c’est l’exode. Passage des réfugiés sur la Nationale 20 e,n direction du sud. Antony est une ville étape et la mairie organise des dortoirs dans les écoles et cherche à ravitailler par tous les moyens les réfugiés, ainsi que les 7 000 Antoniens restés sur place (sur 19 000 habitants). Les écoles sont vidées : élèves et professeurs seront d’abord envoyés à Savigny-sur-Braye puis à Saumur, et enfin à Bouillé-Loretz

14 juin 1940 : Entrée des Allemands dans la ville qui utilisent le stade du métro et l’école Jules-Ferry comme lieux de regroupement de 8 000 prisonniers de guerre

Juillet et Août 1940 : Les Antoniens tentent de ravitailler et de réconforter les quelque 8000 prisonniers de guerre regroupés à la prison de Fresnes, dans le stade de la Croix de Berny et à l’école Jules Ferry.

24 août 1944 : Les troupes du Général Leclerc arrivent à Antony, qui est libérée le soir après une longue résistance allemande au carrefour de la Croix de Berny. C’est la première ville du département de la Seine libérée par les troupes de la 2e division blindée du général Leclerc.

8 avril 1945 : Inauguration par le Général Leclerc de l’Avenue de la Division-Leclerc.

25 août 1946 : Retour à Antony du Général Leclerc. Remise de médailles.

6 décembre 1947 : Après le retour en France de la dépouille mortelle du Général Leclerc, passage du cortège funèbre à Antony.

15 octobre 1950 : Inauguration du monument à la mémoire du Général Leclerc sur la nationale 20.

Le second développement est la conséquence de la construction très rapide de logements au début des années 1960 pour loger les rapatriés d’Algérie. L’urbanisation rapide amène la construction de petits immeubles mais aussi de barres telles « Le grand L » célèbre pour ses couloirs intérieurs de 174 mètres de long sur une hauteur de 11 étages, barre détruite en février 2001. En vingt ans, de 1955 à 1975, la population va passer de 24 512 à 57 795 habitants. Durant cette période, la mairie construit onze écoles maternelles et primaires, trois collèges, un lycée, un grand stade, cinq gymnases scolaires et un centre sportif, un parc des sports, deux centres de loisirs, une piscineet des milliers de logements sociaux. Un nouvel hôtel de ville, œuvre moderne due à l’architecte Georges Felus, construit de 1967 à 1970 est inauguré le 19 juin 1970.

Années 60. Construction de grands ensembles
Années 60. Construction de grands ensembles

Les années 1990 voient la reconstruction de la bibliothèque en 1990 puis en 1996 de celle de la caserne de pompiers, terminée en juin et de celle du conservatoire de musique terminée en octobre. Enfin, les années 2010 devraient voir la fin des travaux d’aménagement entrepris depuis près de cinquante ans dans le quartier de la Croix-de-Berny. Ce quartier, carrefour stratégique de communication (A86, A6, A10, proximité de l’aéroport d’Orly, RER B), près du parc de Sceaux, a été réaménagé pour attirer les entreprises et donc les emplois. On prévoit au total la création de 7 000 emplois dans ce quartier.

Album photos complet sur Gpmetropole Antony

Sources:

Vous pouvez retrouver tout le patrimoine d’Antony sur cette carte interactive

http://www.ville-antony.fr/bornes-historiques

http://appa.antony.free.fr/Ville/Histoire.htm : site référence, énormément d’informations,à consulter.
Pour contacter l’association:
APPA Siège social
66 rue Velpeau
92160 Antony
Tél. 01 46 66 70 81

https://fr.wikipedia.org/wiki/Antony#Histoire

http://archives.hauts-de-seine.fr/

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