Mis à jour le jeudi 3 février 2022 by Olivier Delahaye
Après la décision d’un juge des référés de stopper l’un des chantiers emblématiques des Jeux olympiques 2024, la Société de livraison des ouvrages olympiques prend acte, mais reste confiante.
Les travaux du Cluster des médias des Jeux olympiques de 2024 ont subi un coup d’arrêt ce mardi 6 avril avec la décision de la Cour administrative d’appel de Paris de suspendre une partie de l’autorisation environnementale délivrée en novembre 2020 par le préfet de Seine-Saint-Denis.
Pas satisfaisant
Cette décision fait suite à un recours contre le projet déposé au mois de février par le Mouvement national de lutte pour l’environnement le Collectif pour le Triangle de Gonesse qui dénonçaient une « artificialisation définitive » du terrain. Ils l’avaient doublé d’une procédure de référé-suspension qu’un juge des référés a approuvé, estimant que l’arrêté préfectoral visé, dans la dérogation qu’il accorde à l’interdiction d’atteinte à des espèces protégées, ne satisfait pas en l’état les dispositions du code de l’environnement.
En charge du projet, la Société de livraison des ouvrages olympiques (SOLIDEO) a pris acte de la décision, mais souligne, dans un communiqué diffusé le 7 avril, « qu’il s’agit d’une décision provisoire et partielle. Provisoire, car il ne s’agit pas d’une décision au fond, mais d’une décision prise en référé, en attendant les jugements au fond. Cette décision peut donc évoluer au regard de la transmission de nouvelles pièces.
Partielle, car elle considère de manière différenciée les multiples aspects du projet et les différents secteurs. L’État et l’ensemble des parties prenantes vont répondre tant sur le plan juridique que sur le fond en apportant les précisions demandées par le juge des référés. »
Pas de panique
S’il paraît peu probable que la construction du Cluster des médias soit remise en question, reste à connaître le retard que la procédure judiciaire va entraîner sur le chantier. Lors d’une audition au Sénat le 31 mars, Nicolas Ferrand, directeur général exécutif de la SOLIDEO, avait tenu à rassurer les sénateurs sur le calendrier de réalisation de l’ensemble des ouvrages olympiques : « Malgré deux confinements et la crise sanitaire, nous sommes exactement dans le calendrier prévu. Cela veut dire que nous avons du temps pour absorber les aléas. » Cela veut dire aussi pour la SOLIDEO ne pas devoir accélérer la mise en œuvre des travaux et donc ne pas dépasser son enveloppe financière.
Nicolas Ferrand précise par ailleurs dans le communiqué de la SOLIDEO : « Nous allons défendre notre projet devant la justice, car il a du sens. Il a du sens pour les habitants et pour le territoire. Il a du sens parce qu’il va permettre de relier la gare à la ville de Dugny, il recrée du lien entre le parc Georges Valbon et l’Aire de Vents, il assure la dépollution et la renaturation de l’ensemble des sites, il tient compte des espèces naturelles présentes et leur assure un nouvel habitat, confortable, préservé et agrandi à terme. »
Sur les communes de Dugny, du Bourget et de La Courneuve, le Cluster des médias accueillera 2 000 journalistes et techniciens, les épreuves de volley-ball et de tir ainsi que des sites d’entraînements durant les Jeux olympiques 2024. En phase héritage, les bâtiments seront convertis en 1 300 logements et 1 000 m2 de commerces et services.