Mis à jour le mercredi 18 mai 2022 by Philippe Serieys
VINTAGE FRIDAY. En 1965, le métro téléguidé et la voiture en libre partage étaient une fiction à court terme. Dans le film d’actualités « Perspectives 70 », on annonçait aux Français sur une musique jazz qui balance, « un monde guidé par l’électronique », l’avènement d’une mutation en profondeur de tout le pays : technologique, sociale, économique, urbaine…
Alors qu’en 2014, on peine à imaginer une Île-de-France vraiment nouvelle pour 2030, les actualités de 1965 faisaient de la France de 1970 un pays presque futuriste. Aérotrain, monorail suspendu, circulation « presse-bouton »… la société de pleine croissance pouvait tout se permettre, et dans un temps extrêmement bref. Mais on voyait aussi un avenir beaucoup plus prophétique : « la France dévoreuse d’énergie » et faisant du nucléaire une priorité, la verticalité des villes, le développement des campus, l’avènement du travail des femmes. « Les Françaises , dans les années à venir, vont trouver toutes les voies ouvertes . Elles peuvent déjà et pourront assumer toutes les charges… Il n’est pas impensable qu’un jour l’une d’entre elles sera Présidente de la République… », dit la présidente de l’Association « La femme nouvelle », Louis Weiss.
Plus étonnant tout de même, la solution évoquée par un ingénieur pour résoudre congestion automobile : « L’encombrement actuel on le connait, il va empirer d’ici 5 ans puisqu’il y aura 50% de véhicules en plus. Il faut des solutions. Il y en a une qui est à l’étude. C’est celle d’un taxi, dit banalisé, une voiture sans conducteur qui stationnerait le long des rues de Paris et des grandes villes. Avec une carte, l’intéressé pourrait pénétrer dans la voiture, rouler, et laisser stationner à tout endroit dans Paris le véhicule qu’il aurait utilisé. Cela résoudrait évidemment le problème de ces voitures qui restent inoccupées tout le long des rues de Paris. » Autolib était dans les cartons depuis 50 ans, il manquait juste le nom.
Document INA.