De l’importance des murs contre la pollution

Mis à jour le jeudi 1 juillet 2021 by Olivier Delahaye

La Ville de Paris et Bloomberg Philanthropies ont lancé à l’automne 2019 une vaste expérimentation de mesure d’exposition des enfants aux polluants atmosphériques dans les écoles. Menée par Airparif, elle permet de mieux apprécier les enjeux concernant la lutte contre la pollution de l’air.

Au mois de mai, Airparif a livré un rapport de plus de 500 pages sur une expérimentation au long cours menée pour la Ville de Paris et Bloomberg Philanthropies visant à mesurer la qualité de l’air aux abords des crèches, écoles et collèges parisiens.

Dispositif

Un réseau d’environ 150 micro-capteurs a été déployé dans 44 établissements scolaires et de petite enfance, à la fois dans les cours d’école et dans les rues adjacentes, complété par des campagnes de mesure avec des tubes à diffusion et par le dispositif de mesure existant d’Airparif (stations de références et cartographies). L’étude, qui a duré d’octobre 2019 à septembre 2020, a porté sur le dioxyde d’azote (NO2) et les particules fines (PM2.5), polluants considérés comme problématiques du fait des dépassements récurrents de leurs valeurs réglementaires ; elle a bien sûr été impactée par la mise en place du confinement au printemps 2020 qui provoqué une forte baisse des émissions de N02 (entre -20 % et -35 %) et une baisse plus relative des émissions de particules (-7 %).

Effet écran

En ce qui concerne le NO2, Airparif conclut que « les niveaux mesurés dans les cours d’école sont systématiquement plus faibles que ceux mesurés dans les rues, compte tenu de la distance de la cour par rapport à la rue et d’un effet écran des bâtiments et des murs qui séparent le plus souvent la cour de la rue ». Un résultat général confirmé, en creux, par celui de l’école Étienne Marcel, dans le 2earrondissement, non pourvue de mur de séparation et dont « les niveaux sont équivalents entre la rue et la cour ». Par ailleurs, excepté une incertitude concernant une crèche du 20earrondissement (CC Ville Pyrénées), Airparif estime que les concentrations moyennes annuelles en NO2 au sein de toutes les cours d’école respectent la valeur limite (40 μg/m3).

Les particules sont partout

Pour les particules PM2.5, les concentrations apparaissent comme « similaires à celles mesurées par la station de fond du réseau Airparif située dans le Jardin des Halles – Pairs 1er ». Et donc, là aussi, l’influence du trafic routier est moindre à l’intérieur des écoles. Airparif y note une concentration qui respecte la valeur limite annuelle de 25 μg/m3. Toutefois, l’Observatoire de la qualité de l’air rappelle que cette concentration est, comme pour l’ensemble de l’agglomération parisienne, largement supérieure à celle recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), fixée à 10 μg/m3.

Et l’Observatoire de conclure que pour limiter l’exposition des enfants à ces deux polluants, plusieurs paramètres peuvent être pris en considération : l’éloignement par rapport au trafic routier ; l’effet écran des murs et des bâtiments ; les mesures permettant la limitation de la pollution générale comme les Zones de faible émission (ZFE) ; le renouvellement des véhicules ; la réduction du trafic routier.

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