Mis à jour le samedi 18 février 2023 by Olivier Delahaye
LISTICLE. Plusieurs études immobilières ont été publiées durant le mois d’avril 2022 confirmant certaines tendances, comme l’envie de départ des Franciliens ou l’essor de la Seine-Saint-Denis.

Neuilly détrône Paris
L’on croyait la capitale bien installée sur le trône de la ville aux loyers les plus chers de France. Ces temps sont révolus. Au mois d’avril, la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) a publié un nouveau baromètre mensuel en partenariat avec l’observatoire des loyers Clameur. Avec +4,5 % d’augmentation sur un an (+10,3 % sur 5 ans), Neuilly-sur-Seine lui chipe la première place. De peu, il est vrai : 26,9 €/m2 pour la ville des Hauts-de-Seine contre 26,5 €/m2 pour Paris. Qui peut se targuer de demeurer la grande ville la moins accessible aux étudiants. Le mètre carré à Lyon est à 13,6 euros, 12,5 à Marseille, 13,5 à Bordeaux, 16,5 à Nice.
Passons à la vente…
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Les ventes dans l’ancien résistent bien
Selon le baromètre mensuel des Notaires du Grand Paris, 40 210 ventes de logements anciens ont été enregistrées en Île-de-France de décembre 2021 à février 2022, ce qui représente un repli de -6 % par rapport à la même période un an auparavant. Toutefois, pour les Notaires, « l’activité reste encore bien orientée » puisque « les volumes de ventes s’inscrivent 7 % au-dessus des 37 510 ventes enregistrées en moyenne ces 10 dernières années ». Au cours de l’année 2021, ce sont ainsi 182 000 logements anciens qui ont été vendus.
Une meilleure résilience face à la crise que dans le logement neuf…
Le logement neuf s’effondre
En effet, dans son bilan d’avril, l’agence d’information sur le logement (ADIL) de Paris révèle pour 2021 un affaissement du nombre de ventes dans le neuf de -12 % en collectif et de -23 % en individuel, par rapport à 2019. « Dans le détail, seules les ventes d’appartements de plus de 5 pièces et les maisons de 1 à 3 pièces ont augmenté, traduction possible du désir d’espace et de verdure ainsi que du développement du télétravail », explique l’ADIL.
Pourtant, les mises en vente progressent…
Les Franciliens veulent partir
Une étude de SeLoger du 1er avril fait apparaître que le nombre d’annonces immobilières publiées à Paris a progressé de +58,1 % en 2021 par rapport à 2020 et de +68,4 % par rapport à 2019. Une tendance haussière confirmée dans toute l’Île-de-France : avec le télétravail, les Franciliens souhaitent trouver un logement plus spacieux, plus ouvert sur l’extérieur. Mais pas forcément en Île-de-France : selon une étude réalisée par OpinionWay pour le compte de SeLoger, seulement 79 % des Franciliens candidats à l’accession cherchent un bien dans leur région ; un taux bien en dessous de la moyenne nationale (88 %). Cela explique que les ventes ne suivent pas. Entre l’idée de partir en province, de rester en Île-de-France en gagnant en qualité de vie ou bien de rester à Paris où se concentrent les espaces économiques et culturels, la décision est parfois longue à naître.
Et les prix baissent…
Paris s’essouffle
Au mois d’avril, la FNAIM s’est dotée d’un nouvel outil d’études : un baromètre du marché immobilier consacré aux territoires. Il révèle qu’au 1er avril 2022, le niveau moyen des prix à Paris a baissé de -0,7 % sur 3 mois pour s’établir à 10 791 €/m2. Sur 1 an, la baisse est de -0,9 % et sur les deux années de crise sanitaire elle est de -0,5 %. En revanche, tous les autres départements franciliens enregistrent des hausses, notamment la Seine-et-Marne et les Yvelines : +7,8 % et +5,6 % respectivement sur un an.
Le 93 dans le vert…
Le boom du neuf-trois
La hausse des prix est aussi flagrante en Seine-Saint-Denis. Sur 3 mois : +1,9 %. Sur 1 an : +3,6 %. Et sur 2 ans : +10,4 %. Au 1er avril 2022, le prix du mètre carré dans le 93 est de 4 089 euros, juste derrière les Yvelines (4 175 €/m2). Mais à ce rythme-là, il est fort probable que le département du nord-est dépasse celui du grand ouest. Car c’est à plus long terme que la hausse est spectaculaire : en 5 ans, les prix y ont augmenté de +27,6 %, plus forte hausse francilienne. Ainsi, à 7 161 €/m2, Montreuil est devenue presque aussi chère que Versailles, enregistrant une hausse de +49,7 % en 5 ans.
Des raisons à cela…
L’avenir est dans le nord-est
Le site SeLoger s’est toqué d’étudier la rentabilité des futures villes hôtes des Jeux olympiques 2024. Ses experts ont d’abord mis à jour une hausse générale sur toutes ces villes ces 5 dernières années, soit depuis que Paris a été désigné par le CIO en 2017. En revanche, en termes de rentabilité, les évolutions diffèrent. Des villes déjà chères comme Paris (3,4 %) ou Versailles (2,6 %) sont loin de la rentabilité espérée à Saint-Denis (5,4 %) ou au Bourget (6,5 %). Les investisseurs devraient donc continuer à faire grimper les prix dans le 93, d’autant que le département se prépare à d’immenses transformations avec l’arrivée du Grand Paris Express et le rééquilibrage Est-Ouest prôné par la Métropole du Grand Paris.