Mis à jour le lundi 28 février 2022 by Philippe Serieys
APPEL A PROJETS. Le gouvernement a dévoilé la dernière salve de lauréats de son appel à projets « (Re)localisations dans les secteurs critiques » pour soutenir l’investissement industriel. Neuf d’entre eux sont franciliens.
Afin de soutenir la relocalisation et les investissements stratégiques sur le territoire national, le gouvernement avait lancé un appel à projets le 31 août 2020 à destination de cinq secteurs critiques : la santé, l’agroalimentaire, l’électronique, les télécommunications (5G) et les secteurs fournissant des intrants essentiels à l’industrie.
Doté d’une enveloppe initiale de 600 millions d’euros sur deux ans, le dispositif a été abondé pour atteindre 850 millions d’euros. Sur les 477 projets lauréats (dont 311 portés par des PME), 72 viennent d’être présentés. Ils totalisent plus de 538 millions d’euros d’investissements industriels, soutenus à hauteur de 122 millions d’euros par l’État. Neuf projets sont franciliens et concernent tous les secteurs.
Agroalimentaire
À Gennevilliers (92), un projet d’usine végétale, par la TPE Biograna, entreprise spécialisée dans la fourniture de matières premières végétales, notamment les fruits à coques et graines issues de filières 100 % biologiques, à destination de l’agroalimentaire et de l’artisanat. Son projet permettra d’augmenter sa capacité de production, diversifier son activité et aboutira à la création de 14 emplois.
Électronique
À Paris, le projet « Supercat » de la start-up Alice&Bob, dont l’objectif est de développer un ordinateur quantique universel, doit doter l’entreprise d’équipements industriels pour internaliser une partie de sa R&D et de sa production.
À Paris toujours, Arteris IP est une entreprise spécialisée dans la conception des circuits électroniques à destination des fabricants de puces. Son projet, « SOCRES-TOPOLOGY », qui vise à développer un nouveau logiciel de génération d’interconnect NoC, s’annonce comme l’une des clés pour l’indépendance électronique de la France et de l’Europe.
À Paris encore, Lighton, jeune pousse spécialisée dans les nouvelles générations d’intelligence artificielle, veut développer ELECTRA 2 pour mettre au point des serveurs de calcul à travers une technologie, optimisée pour les tâches les plus intensives de l’intelligence artificielle.
À Mantes-la-Jolie (78), la société Linxens est spécialisée dans la conception et la fabrication de micro-connecteurs pour les cartes à puce. À travers son projet « Biométrie », elle créera un atelier dédié à l’assemblage de capteurs biométriques sur les supports flexibles, devenant l’un des principaux acteurs dans le monde pour l’assemblage de capteurs biométriques pour les cartes de paiement.
À Bezons (95), le projet « ROSIE » de la PME RIBER vise à développer une ligne pilote pour l’industrialisation d’équipements pour la production de semi-conducteurs.
Intrants essentiels à l’industrie
À Châtillon (92), le projet « MAGNOLIA » piloté par ORANO et impliquant quatre autres partenaires (CEA, PAPREC, DAIMANTEL et VALEO) a pour ambition de structurer un outil industriel de fabrication d’aimants permanents haute-performance (composants clés des moteurs) à partir de sources matières indépendantes et, ainsi, d’initier une filière nationale.
Santé
À Villejuif (94), Stilla Technologies, positionnée sur le segment de la PCR (réaction de polymérisation en chaîne) digitale, développe « LOTUCE 2 » pour la production d’une nouvelle génération de puces microfluidiques afin de proposer aux hôpitaux et laboratoires de nouveaux tests possibles.
Télécommunications
À Tremblay-en-France (93) et Orly (94), HUB ONE, filiale à 100 % d’Aéroports de Paris, est l’opérateur du plus grand réseau mobile privé de France en exploitation grâce à sa présence sur les aéroports de Roissy, d’Orly et du Bourget. À travers son projet « Dev 5G Industrie », l’entreprise mettra en œuvre différents cas d’usages 5G pour développer le potentiel du marché français.
Chiffres clés
L’appel à projets « (Re)localisations dans les secteurs critiques » a permis de soutenir 477 projets. Ils représentent 3,2 milliards d’euros d’investissements industriels, et sont soutenus à hauteur de 846,5 millions d’euros par l’État :
– Santé : 128 projets lauréats, soutenus à hauteur de 158 millions d’euros pour 561 millions d’euros d’investissements productifs.
– Agroalimentaire : 97 projets lauréats, soutenus à hauteur de 132 millions d’euros pour 602 millions d’euros d’investissements productifs.
– Électronique : 107 projets lauréats, soutenus à hauteur de 141 millions d’euros pour 463 millions d’euros d’investissements productifs.
– Intrants essentiels à l’industrie : 120 projets lauréats, soutenus à hauteur de 317 millions d’euros pour 1 305 millions d’euros d’investissements productifs.
– Télécommunications-5G : 25 projets lauréats, soutenus à hauteur de 98 millions d’euros pour 294 millions d’euros d’investissements productifs.
