Mis à jour le samedi 18 février 2023 by Olivier Delahaye
LISTICLE. Plusieurs études sont venues corroborer l’idée d’une massification du télétravail en Île-de-France depuis la crise sanitaire. Elles tentent notamment de savoir qui sont les télétravailleurs et quelles sont les incidences pour les entreprises.
+60 % de déménagements
La plateforme de déménagement DES BRAS EN + a publié une étude le 23 mai, à partir des réservations effectuées sur son site du 1er au 31 janvier 2021, et les a comparées à la même période de 2020. Elle a ainsi comptabilisé 10 240 demandes contre 6 400 l’année précédente, soit une augmentation de +60 % ! Parmi les déplacements les plus réservés, tous sont issus de Paris et ont pour destinations principales : La Rochelle, Lyon, Nantes et Lille. Pour ce spécialiste du déménagement, il ne fait aucun doute que la généralisation du télétravail est à l’origine du phénomène.
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48 % de télétravailleurs franciliens
De son côté, le Forum Vies Mobiles s’est intéressé à identifier qui sont ces télétravailleurs franciliens en menant une enquête au mois de janvier dernier, de laquelle il ressort que ces télétravailleurs représentent près de la moitié (48 %) de la population active francilienne. Dans leur nette majorité (91 %), ils résident au sein même de l’Île-de-France : 22 % vivent à Paris, 29 % sont situés dans la petite couronne et 40 % dans la grande couronne. Ce dernier chiffre, en particulier, en dit long sur la distance domicile-travail des habitants de grande couronne ; mais il peut aussi exprimer un autre phénomène : le départ, à la suite des confinements, de nombreux Parisiens vers les départements de grande couronne, ce que confirment les chiffres des Notaires du Grand Paris de ces derniers mois.
33 % ont accès à un logement secondaire
Autre élément du portrait-robot dessiné par le Forum Vies Mobiles : plus d’un tiers (33 %) des télétravailleurs franciliens ont accès à un logement secondaire, en étant propriétaires, locataires ou accueillis. Si ce logement secondaire peut parfois permettre de travailler en présentiel, il est en grande partie dédié au télétravail puisque dans plus de deux cas sur trois (68 %) il est situé hors Île-de-France. Ceci traduit entre autres l’inégalité sociale devant le télétravail, ce qu’atteste deux autres chiffres de l’étude : 48 % des télétravailleurs franciliens font partie des « cadres, professions intellectuelles et artistiques » (contre 23 % d’ouvriers et d’employés) et 70 % sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur.
48 % sont employés par des grandes entreprises
Une autre inégalité face au télétravail est liée à la taille de l’entreprise. L’étude du Forum Vies Mobiles note ainsi que 48 % des télétravailleurs franciliens sont employés par des entreprises de plus de 250 salariés, contre 20 % par des entreprises de moins de 50 salariés ; les premières possédant plus de ressources pour organiser le télétravail. Autrement dit, pour télétravailler en Île-de-France, il est préférable d’être cadre dans une grande entreprise et d’avoir accès à un logement secondaire. Une autre donnée peut même interférer : la vie de couple. Car « quand ils sont en couple, dans plus d’un cas sur deux (56 %), les télétravailleurs franciliens vivent avec une personne qui dispose également de la possibilité de travailler à distance », nous dit l’étude.
82 % des entreprises veulent le généraliser
En ce mois de mai, le CROCIS s’est lui aussi intéressé au télétravail, mais du point de vue des entreprises franciliennes. Son enquête, réalisée en octobre 2021, fait apparaître que 82 % d’entre elles ont prévu de le généraliser de manière régulière. Un chiffre que le CROCIS compare avec les « 28 % de salariés qui étaient en télétravail de manière régulière avant le premier confinement au mois de mars 2020 » et qui répond, selon lui, « à un souhait exprimé par les collaborateurs », mais aussi à une évolution de l’organisation du travail répondant à une « amélioration du bien-être des salariés ».
74 % des entreprises prévoient de réduire leurs surfaces
L’on attend de fortes répercussions de cette nouvelle organisation du travail. En premier lieu, sur l’immobilier de bureau. Le CROCIS révèle ainsi que 74 % des entreprises qu’il a interrogées pensent à réduire leurs surfaces occupées. Une compression qu’elles pensent pouvoir réaliser principalement par la mise en place du flex office ou de l’open space (55 %), mais aussi par un déménagement vers un site mieux adapté (36 %). En revanche, elles se montrent peu intéressées par l’utilisation de tiers-lieux (12 %).
99 % des entreprises sont au point
Selon le CROCIS toujours, les entreprises franciliennes ont vite réagi à la nouvelle organisation supposée par le télétravail, notamment en matière d’outils mis en place. Pour 99 % d’entre elles, les solutions informatiques et de communication sont en cours d’achèvement ou achevées, qu’il s’agisse de l’augmentation de la capacité de leur bande passante, de l’amélioration de la fiabilité de leur VPN ou des process de dématérialisation.
Néanmoins, le télétravail à 100 % est lui majoritairement rejeté. Par les entreprises comme par les salariés. Une norme tend à s’installer, selon l’enquête du Forum Vies Mobiles : 59 % des télétravailleurs franciliens travaillent à distance 2 à 3 jours par semaine.
À noter sur le sujet, un webinaire organisé par le think tank Territoire et Consciences (créé par les Notaires de France) le 22 juin de 8 h 30 à 10 h, intitulé « Le télétravail va-t-il révolutionner l’immobilier et notre société ? »
Inscriptions sur la plateforme GoToWebinar.
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