Mis à jour le samedi 18 février 2023 by Olivier Delahaye
LISTICLE. Visiblement, les candidats à la présidentielle 2022 ne s’intéressent pas trop au logement. Pourtant, dans le Grand Paris, les voyants sont au rouge. Flambée des prix, construction en berne, contrainte sur le pouvoir d’achat, etc. Quelques données publiées en novembre.
11 367 euros
Après s’être tassés durant plusieurs mois, les prix de l’immobilier ont flambé à Paris en 2021. Le baromètre LPI-SeLoger constate une hausse moyenne de +7,3 % pour un prix moyen du mètre carré de 11 367 euros. Selon les arrondissements, la hausse est différenciée et les écarts de prix aussi, bien sûr. Acheter dans le très chic 7e arrondissement coûte en moyenne 5 254 euros de plus au mètre carré que d’acheter dans le 19e arrondissement. Même si celui-ci vient de connaître une hausse vertigineuse : +12,7 % sur un an.
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3 784 euros
Acheter un 3 pièces de 50 m2 dans le 19e arrondissement parisien coûte donc (en moyenne), en novembre 2021, 465 850 euros (9 317 euros/m2). Il y a un an le même 50 m2 avoisinait plutôt les 410 000 euros. Paris est vraiment hors de prix. À défaut d’y vivre, peut-on y investir ? Beanstock, plateforme spécialisée dans l’investissement locatif, s’est demandé quel serait le salaire nécessaire pour ça. Ses experts ont compilé tout un tas de données et de paramètres* et ils sont parvenus au résultat suivant : il faut un salaire de 3 784 euros brut mensuel pour un acquérir un studio de 13 m2 à Paris. Dans le même temps, il est possible de se porter acquéreur d’un 18 m2 à Perpignan en gagnant 2 039 euros par mois.
768 euros
Le coût du logement pèse lourd dans le budget des ménages, à Paris, mais plus globalement aussi en Île-de-France. Le comparateur lesfurets, en partenariat avec CSA Research, estime la dépense contrainte du loyer ou du crédit immobilier à 768 euros par mois. C’est 134 euros de plus que la moyenne nationale. Si bien que l’Île-de-France est bel et bien la région où les dépenses contraintes sont les plus élevées : 1 185 euros/mois.
35 %
Afin de remédier à cette charge que constitue le coût du logement, la Ville de Paris a mis en place l’encadrement des loyers. Sauf que ça marche moyen. En partenariat avec la Fondation Abbé Pierre, Paris s’est doté d’un baromètre assez sérieux pour vérifier la portée de la mesure. La Ville vient de publier sa première étude basée sur l’analyse de 15 000 annonces, recensées entre août 2020 et août 2021. Résultat : 35 % des annonces sont hors plafonds. Une sur trois, ça fait beaucoup.
25 %
La contrainte liée au logement pèse tellement que 25 % des habitants de l’Île-de-France disent rencontrer des difficultés à s’acquitter de leur crédit immobilier ou de leur loyer. Tel est l’une des nombreuses données issues du Baromètre des territoires 2021 publié par l’Institut Montaigne et Elabe. Le prix de l’immobilier est même la deuxième raison les incitant à vouloir déménager (33 % des réponses). Juste derrière le cadre de vie (54 %). D’ailleurs, près d’un tiers des Franciliens a des envies d’ailleurs. Et parmi ceux qui l’envisagent depuis la crise Covid, 72 % ont un projet réalisable à moyen terme.
10 m2
Leur cadre de vie a sauté aux yeux des Franciliens durant le premier confinement du printemps 2020. La qualité de leur logement aussi. L’Institut des Hautes Études pour l’Action dans le Logement (IDHEAL) a publié récemment un rapport qui met en cause cette qualité. Cloisons de 5 centimètres, conflits d’ouverture de porte, rangements en voie de disparition. Et surtout : des logements qui rétrécissent comme peau de chagrin. Depuis 2011, les T4 réalisés sont en moyenne 10 m2 plus petits que ceux livrés avant 2010, selon l’étude. Une situation qui a plusieurs causes : l’augmentation du coût des terrains, l’empilement des normes ou encore le prix des matériaux font grimper la note au mètre carré et, mécaniquement, diminuer la surface des logements (étant donné que le budget des ménages n’est pas extensible).
-20,5 %
En Île-de-France, le logement est cher, contraint et de mauvaise qualité. Une autre mauvaise nouvelle ? On construit moins. Les dernières données Sit@del révèlent l’écroulement francilien dû à la crise sanitaire. Durant les 12 mois précédents le 31 mars 2021, 63 000 logements ont été autorisés, soit une diminution de -20,5 % par rapport à l’année précédant le début de la crise. En comparaison, la baisse est de -15,6 % au niveau national. Et ce n’est guère mieux concernant les mises en chantier : -11,2 % (soit 64 300 logements) contre -3,7 % au niveau national.
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*Le montant du loyer actuel moyen constaté dans les villes étudiées
La rentabilité moyenne du futur loyer dans la ville choisie
Le taux maximum d’endettement autorisé
Le taux d’emprunt accordé est de 1,20 %
Le prêt immobilier dure 20 ans
L’investissement est réalisé avec un apport de 15 %
Les frais de notaire sont fixés à 8 %
Le futur propriétaire reste locataire de son logement principal