Fermes bio : l’Île-de-France en plein boom

Mis à jour le dimanche 13 mars 2022 by Olivier Delahaye

DOCUMENT. Le Groupement des Agriculteurs Biologiques de la région Île-de-France (GAB IdF) publie son Observatoire régional de l’agriculture biologique en Île-de-France pour l’année 2019. Au terme de cette enquête annuelle, le GAB répertorie 89 nouvelles fermes biologiques en 2019 pour 3 970 hectares supplémentaires, portant à 447 le nombre total de fermes bio dans la région.

L’agriculture biologique s’affirme. Et séduit les paysans

Ces 89 nouvelles fermes font de 2019, « l’année la plus dynamique depuis 22 ans », note le GAB. Autrement dit, depuis 1997, où le nombre de fermes bio était quasi nul. Effectivement, la courbe est prodigieuse. Après une très lente croissance de 1997 à 2010, les chiffres s’affolent avec un nombre de fermes bio multiplié par trois en moins de dix ans.

En termes de surface, l’agriculture biologique francilienne se développe aujourd’hui sur 4,2 % de la Surface agricole utile (SAU), soit 23 931 hectares (sur 569 000 hectares de SAU). Avec 4 000 hectares de plus en 2019, le bio francilien connaît la 2emeilleure croissance française derrière l’outre-mer. Le taux d’évolution des surfaces engagées en agriculture biologique est ainsi de 26,2 %, contre 13 % pour la moyenne nationale.

Enfin, le bio semble de plus en plus séduire les agriculteurs « traditionnels » puisque sur les 89 nouvelles exploitations, 68 sont des conversions : une croissance de +26 % par rapport à 2018.

Grandes cultures. Et surfaces fourragères

La part belle est faite aux grandes cultures (céréales, oléoprotéagineux et plantes à fibres) avec 169 fermes, et aux légumes avec 157 fermes. Les grandes cultures constituent ainsi 63,4 % de la SAU bio. Un chiffre cohérent étant donné la place que prend ce type d’agriculture. Toutefois, cette proportion est bien moindre que pour l’agriculture traditionnelle puisque les grandes cultures y représentent 82,4 % de la SAU. Si l’on compare les deux agricultures, il est d’ailleurs intéressant de constater que le bio prend plus de place dans l’arboriculture (1,4 % de sa SAU contre 0,2 %) et surtout dans les surfaces fourragères (22,3 % de sa SAU contre 4,1 %). Ces dernières, note le GAB « sont utiles dans les cycles de rotation, notamment pour les productions céréalières ».

Le bio est plus jeune, plus féminin. Et emploie plus

Intéressant aussi de constater que les chefs d’exploitation de fermes bio sont plus jeunes que ceux des fermes traditionnelles. Ils ont 48 ans en moyenne et sont 30 % à avoir moins de 40 ans (contre 17 % pour les autres). En dessous de 40 ans, la population « bio » est aussi plus féminine (24 % contre 20 % d’hommes). Selon le GAB, 70 femmes sont cheffes d’exploitation, ce qui représente 16 % des exploitations. Une proportion toutefois inférieure à celle de l’agriculture traditionnelle : 25 %

Et puis, l’agriculture biologique favorise aussi l’emploi : 54 % de ses Unités de Travail Agricole (UTA) sont des salariés permanents, contre 36 % pour l’agriculture traditionnelle. Ainsi, en 2019, le bio représente 19 % des UTA sur l’ensemble de l’agriculture francilienne alors que, rappelons-le, elle ne se développe que sur 4,2 % de la SAU.

La Seine-et-Marne en tête. Et la petite couronne, pas si ridicule

Qui dit agriculture, même bio, dit espace. Il n’est donc pas impensable de constater que c’est en Seine-et-Marne qu’elle est le mieux implantée avec 176 fermes pour 10 555 hectares de SAU. Viennent ensuite l’Essonne (113 fermes, 6 458 hectares de SAU) et les Yvelines (108 fermes, 5 970 hectares de SAU). Le Val-d’Oise fait figure de parent pauvre avec 24 fermes seulement, pour 782 hectares de SAU. Il compte même moins de fermes que toute la petite couronne réunie (26).

Toutefois, à y regarder de plus près, on s’aperçoit que la prédominance de la Seine-et-Marne est à relativiser si l’on compare la part des exploitations en agriculture biologique par département avec celle de l’agriculture traditionnelle. On constate, en effet, que sur la totalité des fermes bio, la Seine-et-Marne en recense 39 % contre 52 % des fermes traditionnelles. La petite couronne, elle, n’est pas si ridicule puisque, si elle ne concentre que 6 % des exploitations bio franciliennes, c’est tout de même trois fois plus que sa proportion (2 %) en termes d’agriculture traditionnelle.
Au cœur de cette petite couronne, le Val-de-Marne se taille la part du lion : 42,3 % des fermes biologiques (11 exploitations en tout) et 40,2 % de la SAU (67 hectares)

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