Mis à jour le vendredi 1 mars 2024 by Philippe Serieys
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Lors de fouilles archéologiques réalisées en 2003 et 2004 dans le sous-sol de la place Foch et derrière la mairie, des vestiges de plusieurs époques ont été mises au jour dont la plus ancienne remonte à la période gallo-romaine. Ont été aussi retrouvés les vestiges d’un village datant de l’époque mérovingienne,dont un long bâtiment à cellules latérales. On trouva aussi 15 sépultures derrière l’église saint-germain et des habitations datant du 16ème siècle. En 1958 des premières fouilles avaient déjà mis à jour rue Guillemeteau une houe datant du III ou IVème siècle laissant imaginer la présence d’un domaine romain, la villa Ganniacum qui s’étirait entre la vallée de la Marne et les pentes de Montfermeil et appartenait à un certain Ganiaco (ou Gannios ou Gannius), qui donna son nom à la ville de Gagny. Au IXe siècle, on retrouve aussi le nom de Waniacus.
A la fin du XIe siècle, la Comtesse Adele de Champagne, fille de Raoul II, comte de Crépy-de-Valois, fonde près du village le prieuré dit de Saint-Fiacre, patron de la Brie. Cet événement est certainement l’élément fondateur de la paroisse de Gagny placée sous l’autorité de l’abbaye bénédictine de Saint-Faron de Meaux.
Le Gagny du Moyen-Âge appartient à plusieurs seigneurs parmi lesquels les célèbres Templiers. Les terres situées au Chénay dépendent du prieuré de Gournay-sur-Marne, leur donation par un particulier au prieuré de Saint-Fiacre à Gagny ne s’étant produite qu’en 1122.
Au XIIIème siècle le village appartient à la Seigneurie d’Étienne de Gagny, époux de Béatrice de Montfermeil.
Le prieuré de saint-Fiacre, d’abord déplacé à Maison Rouge en 1654, perdura jusqu’en 1771, date de sa suppression par l’autorité religieuse.
Gagny a déjà sur ses terres plusieurs châteaux dont le plus important est Maison Rouge. Nous reviendrons plus tard sur l’histoire de ces lieux !
En 1715, François Normand fait construire la maison qui deviendra l’actuelle mairie. Parmi les nombreux propriétaires de cette demeure, la famille Laugier-Villars de 1802 à 1880 qui donna 2 maires à la ville. La maison revient à la ville de Gagny en 1890 et est transformée en hôtel de ville sous le mandat de Léon Bry.
En 1780 la population est de 785 habitants et la superficie du vignoble de 104 hectares. Le village de Gagny vit de la viticulture et de l’agriculture.

Durant la Révolution, l’église, après avoir été désaffectée, est transformée en « Temple de la Raison ».
Lors de la première entrée des troupes alliés, pendant la campagne de France qui se déroule de janvier à avril 1814, la commune de Gagny se trouvant par sa position géographique entre 3 camps ennemis est totalement pillée et le logement de 550 prussiens fini de ruiner la ville. Il est urgent de reconstruire et le Baron Roger est en première ligne. Dans son livre « Un village de la banlieue parisienne : GAGNY », Georges Guyonnet nous décrit le Baron Roger en ces termes : « Le Baron Roger, intelligence supérieure, philanthrope éclairé, fut le premier à sentir la nécessité d’un grand effort pour tirer ses administrés de leur médiocre condition. Aidé par les riches propriétaires de la commune, le tapissier parisien Clément Grandin et l’anglais Broadly, qui a la coquetterie de se faire appeler Brodelet, il prend d’énergiques mesures charitables, organise des travaux de voirie de ses propres deniers et finance des distributions gratuites de pain.
Le village commence à s’urbaniser avec le développement des routes, l’arrivée du chemin de fer en 1850, puis de la poste, du téléphone et des télégraphes. Le village se transforme en une ville de 1000 habitants en 1850 à 4000 habitants dès 1900, alors que le vignoble disparaît peu à peu.
Le 20 mai 1869, une petite partie du territoire de Gagny est prélevée et adjointe à une partie des territoires de Livry-Gargan et de Clichy-sous-Bois, pour créer la nouvelle commune du Raincy.
Pendant la guerre Franco-allemande de 1870 et le siège de Paris les troupes allemandes vont occuper la ville de Gagny et installer des batteries d’artillerie à la Croix-Saint-Siméon et au parc de Montguichet qui vont servir à pilonner le plateau d’Avron.
Au chemin de fer, vient s’ajouter le tramway. Ainsi au début des années 1900, une première ligne de tramway relie Villemomble au terminal de Nogent-sur-Marne en traversant Gagny.
Devant le château Destouche se trouve le terminus du tramway à impérial qui permet de rejoindre la Gare de Gagny à la place de la république à Paris. En 1903 viendra s’ajouter une ligne à destination de la Porte de Vincennes en traversant la ville de Montreuil-sous-Bois.
Arrive la première guerre mondiale, Gagny rentre dans l’histoire avec l’épisode des Taxis de la Marne
Taxis de la Marne
Le 6 septembre 1914, 1000 taxis sont réquisitionnés par le général Gallieni sur Paris et sa banlieue et rassemblés sur la Grande place devant la mairie de Gagny. Ils sont chargés de transporter les soldats au front – à proximité de Nanteuil-le-Haudouin – pour repousser l’offensive allemande. Le 103e et le 104e d’Infanterie entrent dès le lendemain dans la bataille de la Marne. Le 5 septembre 1920 est posée une plaque commémorative en hommage aux taxis de la Marne. Inaugurée par le maire Gabriel Dayné, on peut y lire « Le 6 septembre 1914 sont partis de cette place mille taxis-autos réquisitionnés à Paris pour conduire à Nanteuil Le Haudouin les 103ème et 104ème d’infanterie, qui le lendemain entrèrent dans la bataille de la Marne et participèrent à la Victoire qui arrêta l’envahisseur et sauva la France. » Quelques années plus tard fut apposée sur la clôture de l’hôtel de ville une nouvelle plaque avec un médaillon en bronze – sculpté par René Collamarini – représentant le général Gallieni.
La ville continue sa transformation et les lotissements sortent de terre à partir des années 30: Domaine du Chesnay, pointe de Gournay, Maison Blanche, les Abbesses. Au centre ville, tout un quartier se développe autour de la gare.
Après la guerre, la demande de logements est importante et on passe des petits lotissements à la construction des premiers immeubles: Maison Rouge, Bas-Chesnay, autour de la gare du Chesnay et de l’école Pasteur et enfin à l’emplacement de l’étang asséché à côté de la Fontaine Saint-Fiacre. Les derniers châteaux et grands domaines disparaissent avec la destruction de Maison Rouge en 1955.
A partir de l’entre-deux-guerres Gagny connait sa plus forte progression démographique passant de 5.920 habitants en 1911 à 13.485 habitants en 1936, puis 29.004 habitants en 1962, 35.780 habitants en 1968 pour atteindre 36.715 habitants au recensement de mars 1999 (17.618 hommes et 19.097 femmes), soit une densité de 5.376 personnes au km2.
Il faudra attendre les années 80 et 90 pour que le centre ville se modernise à son tour. La ville comptait 39 195 habitants au recensement de 2014.
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Maison Rouge
Les livres d’histoire retracent la destruction de Maison Rouge sur décision du marquis de Montfermeil en 1765 alors les anciens se souviennent que le château de maison Rouge a survécu jusqu’en 1955. Quelle est donc l’histoire incroyable de ce lieu détruit 2 fois en 2 siècles ?
Rappelons nous que le prieuré fut construit aux environs du XIe siècle à la demande de la Comtesse Adèle. Puis, sous le règne d’Henri IV, des habitations furent construites dans les dépendances du prieuré des bénédictins de Saint-Fiacre. Bâtit en briques rouges de Bourgogne avec un encadrement de Pierres de taille il prit le nom de Maison Rouge, plus exactement de Prieuré de Saint Fiacre de Maison Rouge. Les maisons de vignerons s’installèrent autours du prieuré.
A partir de 1632 le seigneur Dominique de Ferrari (ou Ferrary), riche homme d’affaire, commence la construction d’un domaine qui est constitué d’un château et d’un jardin à la française où on pouvait trouver la source Saint-Fiacre, qui plus tard alimentera en eau le parc du Raincy. Une chapelle fut érigée en 1660 à la demande de Madame de Ferrari. la chapelle sera bénie en 1663 par l’Archevêque de Paris pour y célébrer la messe du jour de la SAINT FIACRE.

Le domaine fut officiellement érigé au rang de châtellenie par lettres patentes du roi Louis XIV en 1671 et c’est ce même roi Louis XIV qui contribua en 1654 au déménagement du prieuré, en procédant à un échange avec le prieur d’alors, Pierre de Bellièvre. Le 14 novembre 1675, un état des lieux du domaine prieurial de Maison Rouge est remis à Montseigneur François-Ignace de Baglion de Saillant (1634-1698), nouveau Prieur qui en prend possession. Une célèbre locataire, Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse et héroine de la fronde se retire au château de Maison-Rouge après la mort en 1674 de son compagnon Geoffroy de Laigues. Elle y meurt 5 ans plus tard, le 12 août 1679 et est enterrée dans la chapelle de la vierge, aile méridionale de l’église paroissiale Saint Germain de Gagny, qui sera détruite au XIXème siècle. La pierre tumulaire de la tombe de la duchesse de Chevreuse, volée pendant la révolution et retrouvée en 1880 à Montfermeil se trouve désormais dans la galerie historique du château de Dampierre.
Pour offrir à son château l’avant-cour qu’il méritait, le seigneur de Ferrari fit dévier la grand’rue (l’actuelle avenue du Général Leclerc), lui faisant faire un coude, au grand dam de ses voisins, parmi lesquels le Grand-Prieur de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Philippe de Vendôme.
En 1690, à la mort de Dominique de Ferrari, le domaine devint la propriété de sa fille Madeleine, épouse de Jean de Billy. Il deviendra la propriété de son fils Jacques de Billy en 1703, avant d’être vendu en 1706 à Joseph Blondel, dont le fils Augustin, dit Blondel de Gagny était un collectionneur d’art réputé. En 1725 Jean Gaillard de la Bouexière se rend acquéreur de la seigneurie et à sa mort en 1759, le domaine revient à son petit-fils Jean-Hyacinthe-Emmanuel Hocquart, le futur marquis de Montfermeil qui fit détruire le château en 1765.
Quant au prieuré de Maison-Rouge, il passa en location à La Bouexière, en 1749, puis au petit-fils de ce dernier, Hocquart, marquis de Montfermeil. Le prieuré disparut définitivement en tant que tel en 1771. En 1845, Le Duc D’Orléans devient le propriétaire du petit château qui est flanqué d’une tourelle ronde à l’un de ses angles. Il en fait sa résidence. L’agrandissement du château date de 1864, réalisé par son nouveau propriétaire le sculpteur Michel-Victor cruchet qui souhaite lui donner l’apparence d’une construction louis XIII. C’est à cette occasion qu’est construite la deuxième tourelle.Pour les curieux, l’autel en l’Eglise Saint Germain de Gagny, exécuté en 1872, est l’oeuvre de Michel-Victor cruchet . En 1894 le domaine est venduà Une congrégation religieuse « les Rédemptoristines de Grenoble ». Le 1er étage est transformé en petites cellules pour les soeurs. habillées d’une tunique rouge écarlate, elles se firent appelées dans Gagny « les soeurs rouge »…de Maison Rouge ! La chapelle qui tombe en ruines est finalement démolie en 1900 et en 1913 le château est repris par les soeurs Boué qui en font un haut lieu du luxe et de la mode. La maison du prieur, qui après les travaux est dénommée à son tour « château de Maison Rouge », va survivre jusqu’en 1955 après avoir été saccagée pendant la seconde guerre mondiale. Reste quelques pierres au bord des étangs et le pont louis XIII à l’extrémité du plan d’eau
Maison Blanche
D’après les écrits de l’Abbé Lebeuf, en 1523, le lieudit de Maison- Blanche, située à l’orée sud de la forêt de Bondy, est décrit par les Bénédictins de Saint-Maur, sous l’apparence d’une ferme qui appartient à monsieur Regnault le Coq. Le nom de Maison Blanche lui venant de sa construction en pierre recouverte de chaux.
Quelques années plus tard, Denis Coisne, fermier, entretient la propriété qui appartient à Nicolas Le Boindre, conseiller du Roi et contrôleur des Finances à Bourges. Il lègue le domaine en 1623 à Sieur Nicolas de la Pome Seigneur de Plainville, commissaire ordinaire des guerres et secrétaire d’un trésorier du Roi Louis XIII, qui devint Trésorier des Cent Suisses. A cette époque A cette époque le lieu est décrit comme « une Propriété consistant en corps d’hostel, chambres basses et hautes, grenier au dessus, grange, volière à pigeons dessus le portail, estable, bergerie, foulerie, le tout couvert de thuiles, cour où il y a mare et jardins , le tout clos de murs tenant de trois parts aux terres de la ditte Maison Blanche ».
Le fils de Nicolas de la Pome, qui porte le même prénom que son père, hérite et prend le titre de Sieur de Plainville et de Maison Blanche. Il fait de nombreux travaux sur la propriété qu’il agrandit et le domaine qui fait désormais 200 hectares prend le nom de château de maison Blanche. Son successeur en 1707, Jean Baptiste des Chiens De Ressons, lieutenant Général d’artillerie, va encore l’agrandir en y ajoutant des terres de Chelles, Gagny, Le Chesnay, Clichy et Montfermeil.
C’est désormais le plus important domaine de gagny, s’étendant sur plusieurs villages. Les seigneurs de Gagny, Monsieur de la Bouxiere, puis le Marquis Hocquart de Montfermeil prennent ombrage de son inféodation au chapitre de Saint Maur. Leurs prétentions sont vaines et, l’aveu du Marquisat de 1784 laisse « la Maison Blanche » en dehors de son recensement et Maison Blanche n’apparaît donc pas dans l’atlas de Gagny…
En 1710, Philippe II d’Orléans dit le Régent, achète cette propriété pour l’offrir à son 1er valet de chambre Ponce Coche pour services rendus. La propriété est occupée par son épouse Marie-Anne Bedaure qui y élève les enfants naturels du régent.
Le château de Maison-Blanche est un immense domaine décrit ainsi à l’époque de Ponce Coche: « À gauche de la cour d’honneur, vastes communs comprenant : la maison du jardinier, et celle du garde, écurie pour six chevaux, remises, vacherie, laiterie, basse-cour avec bassin au milieu, grands hangars. À coté, une grande Orangerie avec un grenier au- dessus. Cette orangerie servait comme son nom l’indique à entreposer pour l’hiver toutes les plantes exotiques venant de lointains pays et destinées à décorer le parc. Derrière les communs, grand potager avec serres tempérées et serres chaudes et beaux espaliers. Une grande volière qui permettait de garder quelques faisans et autres volatiles sauvages échappés au coup de fusil du Châtelain. À droite de la cour d’honneur, la Chapelle (malheureusement détruite lors de la révolution mais aucune reproduction aux archives) un peu en arrière, un petit pavillon de chasse appelé « Castel » ou « Maison neuve » édifié sur cave, avec rez -de -chaussée et deux étages, une tour juxtaposée qui devait servir de réserve d’eau. Un grand parc bien dessiné avec vastes pelouses et fleurs de saison. Un peu plus loin un étang de deux hectares environ avec une ile nommée « Ile de beauté ». Allées couvertes, arbres d’agrément et haute futaie, bois taillis. De larges percées à travers la partie boisée forment un point de vue du château, un kiosque dans le parc, et une statue de femme. Près de l’étang un petit édifice appelé belvédère qui servait de glacière pour que le seigneur de Maison- Blanche puisse entreposer les produits de sa chasse. En hiver, la glace était récupérée lors des fortes gelées sur l’étang »
le domaine de 53 hectares est morcelé et transformé en propriétés privées par la vente en parcelles de 1923, suite au décès de son dernier propriétaire Monsieur Teusch, banquier de profession en 1919.
Le château ayant été acheté par Mr et Mme Negra famille Italienne est transformé en hôtellerie vers 1929.
En 1987 le château est acquis par la commune de Gagny
Château de Montguichet
La première mention du domaine date de 1331, à l’occasion de la vente de la châtellenie de Gournay par Marguerite de Meulan à Jeanne de Navarre. Montguichet etant un arrière-fief de la châtellenie. Montguichet est à cette époque une forteresse. Plusieurs propriétaires vont s’y succèder: Jean Bodin, conseiller d’Henri III, puis en 1729, le domaine est acquis par Jean-Baptiste Silva, médecin de Louis XV (quinze) et de Voltaire et les Hocquart de 1758 à la révolution. Montguichet est mis en vente en 1794.sous la forme de 2 lots au profit de la nation. Premier lot, la maison avec ses dépendances est adjugée à François Honoré de Nogent-sur-Marne. Deuxième lot, le parc et futaie, est acheté par Quénibert-Leroux de Paris. Madame Hocquart rachetera le domaine qui sera vendu par sa fille ruinée à Mr Honoré Binet. Plusieurs propriétaires se suivent avant que le baron de Laumont en fasse l’acquisition en 1893. C’est son petit fils Armand Marquiset, qui confronté à la pauvreté des années 20 va créer plusieurs oeuvres caritatives dont la plus célèbres « les petits frères des pauvres » fut fondée en 1946.
Aujourd’hui, le château de Montguichet, propriété de l’Association, est une maison de vacances pour personnes âgées démunies. En 1989, la bâtisse a été agrandie avec la construction d’une annexe située sur le territoire de Montfermeil. L’immense domaine de 23 hectares est situé sur les anciennes carrières de l’Est. Une partie a été vendue en 1970 à l’Association Régionale des Parents d’Enfants Inadaptés (ARPEI) pour y créer un centre d’aide par le travail à laquelle il faut ajouter une autre parcelle achetée par l’ARPEI pour y construire un foyer. « Les petits frères des Pauvres » ont conservé un parc de 9 hectares qui sert de lieu de promenade pour les personnes âgées qui séjournent au château.
Château Detouche
Le château appartenant au sieur Boguet de Saint-Simon est acheté par Louis Constantin Detouche en 1859. celui-ci avait déjà fait l’acquisition de terrains appartenant au domaine de Launay en 1851.Maire de Villemomble de 1871 à 1889, Louis Detouche est un riche bijoutier-horloger parisien. Il fait restaurer en 1873 le château en style Renaissance par l’architecte Brouty . il possède désormais un magnifique château au milieu d’un immense parc. Situé à côté de la gare, le château fut malheureusement détruit en 1910 quelques années après les décès de Mr et Mme Detouche en 1888 et 1889, suite au démantèlement effectué par les héritiers dans les années 1890. Un nouveau quartier sort de terre, le quartier de l’époque fondé par Mr F. Eliot oùoù furent construit de magnifiques maisons en meulière.
Le Domaine du Chesnay
Le domaine de Chesnay a été placé dans le ressort administratif de la commune de Gagny après la Révolution Française. Avant cela, il était la propriété du prieuré de Gournay-sur-Marne, fondé au XIème siècle, par le seigneur de Gournay, Guy le Rouge, et donné vers 1079 au monastère Saint-Martin-des-Champs de Paris. Le domaine du Chesnay est mentionné pour la première fois au XIème siècle avec la présence d’un certain Robertus de Canoilo. L’Abbé Leboeuf a dit « Le Chesnay serait mieux écrit Le Chenoil, il ne tire pas son nom d’une grande profusion de chênes; il est appelé Canoilus ou Canoilum au XIème siècle et tire peut être son origine du nom de personne Canus ou Kanus ». Etienne de Bry-Anseau de Garlande, qui tenait le domaine d’albert de Bry, fit don du domaine en 1122 au prieuré de Gournay-sur-Marne. Sur une carte de l’abbé de la Grive (carte Delagrive), datant de 1740, on peut voir le lieu dit du Chesnet représentée sous la forme d’une ferme de plusieurs corps de bâtiment autour qu une cour quadrangulaire.
A la révolution française, le prieuré de Gournay fut supprimé et ses biens devenus nationaux furent mis en vente. Le 19 Janvier 1791 et pour livres, le sieur Jean- Joseph Payen, commissaire des Guerres du Roi d’espagne, devint le nouveau propriétaire du domaine du Chenet (district de Gonesse). La ferme du Chesnet fut donc aliénée de Gournay pour être rattachée à Gagny qui fut d abord attribuée «à tort» à Noisy-le-Grand. A cette époque, le domaine était d’une taille relativement importante puisqu’il totalisait 448 arpents (l’hectare équivaut environ à deux arpens un tiers) en 29 pièces et possédait une ferme. la marquise de Marboeuf. Née Henriette- Françoise Michel, la marquise était la fille du Directeur de la Compagnie des Indes. Après l acquisition du domaine du Chesnay, Jean-Joseph Payen qui travaillait pour la marquise de Marboeuf. fait l’acquisition de terres en friches localisées sur le plateau de Gagny où il se lance dans l’exploitation de la pierre à plâtre ou gypse. Ces terres devinrent la carrière dite Payen, qui sont actuellement nommées carrière Saint-Pierre. En 2 ans, le sieur Payen, « en agronome averti », transforma le domaine du Chesnay en une des plus grandes fermes de la région. Dans le but d irriguer la ferme du domaine et favoriser l’exploitation des carrières à plâtre du coteau, il fit construire, sans la permission de la municipalité, un canal dit du Chesnay et une digue pour y détourner les eaux des rus des Ambles, des Pissottes et du ru Saint-Roch. Le Baron Daniel Roger, propriétaire du château de la Garenne à Villemonble,devient propriétaire de la ferme et des champs souhaitait reconstituer le domaine qui avait été morcelé après l’exécution du sieur Payen en 1794 par le tribunal révolutionnaire. Il fit construire en 1810 le château du Chesnay qui fut bâti dans la continuité de la ferme par l’ajout d’une aile en éperon et il n’aura de cesse d’essayer d’agrandir le domaine au moyen d’échanges et de rachats. Le 15 octobre 1815, le Baron Daniel Roger pris les fonctions de Maire de Gagny.

Après la guerre, le domaine du chesnay totalise plus de 600 arpents. le Baron Daniel Roger installe chez lui, en 1818, une fabrique de sucre de betteraves où il va faire travailler la main d’oeuvre locale. Il ensemence annuellement 25 à 40 arpents de betteraves; une quarantaine de personnes, hommes et femmes, est employée à leur culture et 16 et 20 autres sont nécessaires en hiver pour conduire les opérations de raffinage dont il espère tirer « 25 à 40 milliers de très bon sucre brut.Pendant la guerre de 1870 Les allemands vont transformer le château du Chesnay en un véritable camp retranché servant de centre de ravitaillement pour la cavalerie avec « fascines, tranchées et murs crénelés ». Le château du Chesnay subit des dégradations considérables et fut totalement pillé. Le comte Édouard-Léon Roger du Nord est le nouveau propriétaire et ce sont sa belle-sœur Hortense-Augustine Guilleminot et son époux qui devinrent propriétaires du château et de ses dépendances après son décès en 1882 suivit de celui de son épouse. Les propriétaires se suivent, Hortense-Augustine Guilleminot qui épouse le général Humann et enfin leur fille Marie Madeleine, épouse du comte de Germiny qui fut la dernière propriétaire du château.
En effet le comte de Germiny prit la décision de liquider le domaine dans son intégralité, ne gardant qu’une parcelle où il fit construire une chapelle. Le reste du domaine fut morcelé en une multitude de parcelles et on vit sortir de terre la future « cité-jardin » du château du Chesnay. L’enthousiasme n’est pas au rendez-vous et voici comment est décrite la «cité-jardin du château du chesnay» : «On a fondé, de ci, de là, en banlieue, des «cités-jardins». Les lotissements qui s ornent prétentieusement de ce titre aimable sont, à la vérité, dépourvus de tout ce qui peut constituer une cité et de tout ce qui peut constituer un jardin. A Gagny, il s agit d une suite de chalets au style discutable qui abritent de très nombreuses familles. L emplacement se trouve à 35 minutes du centre de Gagny Par tous les temps, les bambins doivent accomplir, matin et soir, un long trajet en empruntant une route rendue dangereuse par le passage incessant»
Quand au château du Chesnay, après avoir été une annexe de la Mairie, il fut laissé à l’abandon et vandalisé. La municipalité, après avoir proposé un projet de rénovation en 1963 fait le choix de détruire Le Chesnay en 1967. Sur son emplacement sera construit la cité HLM de l’horloge. Reste de ce vaste domaine que le portail d’entrée de l’ancien Parc du château au 9 de la rue des Pins.


Quand au canal du Chesnay, il devint un égout à ciel ouvert et il fut canalisé sous 3 mètres de profondeur en 1966. Il existe encore aujourd’hui un certain nombre d’habitations qui déversent encore leurs eaux usées dans le canal du Chesnay qui se jette dans la Marne
Pendant toutes ces années ce lieu fut connu sous divers noms : Canaïlum au 11e siècle, Chavigniaco en 1105, Canoilum en 1122, Canolii en 1147, Chanuil Chanoeil en 1221, Chennuel en 1224, Chanoilum en 1243, Chanolio en 1251, Le Chesne en 1598, Le Chenai en 1740, Le Chenet en 1792, Le Chesnay ou encore Le Chenay au XIXème et XXème siècle.
La maison Baschet, rue contant
La maison Baschet a été construite en 1887 par René Baschet directeur du magazine L’illustration de 1904 à 1944 et maire de Gagny de 1929 à 1936. Cette demeure normande, avec ces imposants colombages est la première du genre à être édifiée en Ile-de-France.
René Baschet vit à Paris mais chaque fin de semaine, toute la famille se retrouve à Gagny où les Baschet ont aménagé plusieurs maisons dans un Parc.
Puis la demeure fut louée et après le décès dans les années 80 de Mr Malignon, son dernier locataire la maison revint à la commune de Gagny. Elle fut restaurée par les Compagnons du tour de France à partir de 1993. Le jardin de la demeure a permis d’agrandir le parc Courbet alors que la maison, avec son extraordinaire salle de billard et bibliothèque n’est ouverte au public qu’une fois par an lors des journées du patrimoine. Depuis 1993 la municipalité annonce qu’un musée de l’histoire de Gagny doit y prendre place, regroupant les archives de M. Baschet et de la revue » L’ illustration « , considérée à la fin du XIXe siècle, comme l’un des principaux organes d’information.
Les carrières
La ville de Gagny dispose d’espaces naturels repartis sur trois sites constitués de terrains d’anciennes carrières qui furent exploitées pour le gypse, le sable, l’argile, la meulière et la pierre. Ces carrières couvrent une superficie de 110.9 hectares. Si l’exploitation des carrières en région parisienne a commencé à l’époque gallo-romaine, il faut attendre 1552 pour qu’on apprenne qu’un lieu-dit « Les trous de Chelles » existait à Gagny et 1683 pour le lieu-dit « Les Plastriers ». On connait pour cette période quatre marchands plâtriers et cinq plâtriers qui exercent sur la commune. Il s’agit de Guillaume Henry en 1643, Marc Moreau dit Préaumont et Noël Aubert en 1658, François Colas en 1681 qui étaient marchands plâtriers et de Gilles Mouton « greffier et plâtrier » en 1692, Louis Leroux en 1710, Jean Fournage en 1722, Nicolas Fournage en 1753 et François Rochais en 1773 seuls plâtriers connus durant ces années d’avant la Révolution.
Les levés géométriques de l’abbé de La Grive (carte des environs de Paris, feuille n°2) de 1740 mentionnent deux plâtrières exploitées à ciel ouvert à Gagny dont l’une est située à l’ouest de la commune vers Le Raincy et l’autre au centre. Chacune avait une superficie d’environ un hectare. Au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, une troisième carrière apparaît à l’est vers Chelles, c’est la carrière saint-Pierre. La superficie était déjà de deux hectares et demi environ alors que celle des deux précédentes avait à peine augmentée. En 1846, la municipalité convainc la compagnie de chemin de fer de construire une station à Gagny insistant sur la présence de sa carrière de pierres à silex et de ses « six belles carrières de pierres à plâtre en pleine exploitation et que les hauteurs qui couronnent la commune présentent des masses gypseuses d’une grande richesse n’attendant que la proximité d’un point de déchargement pour s’ouvrir à l’industrie. » Le chemin de fer et la construction d’une gare furent une aubaine pour l’évacuation des matériaux extraits des carrières. En 1859, les carrières s’étendent considérablement, notamment parce qu’un décret de 1810 interdit l’exploitation souterraine du gypse à Paris en tolérant toutefois l’extraction à ciel ouvert jusqu’en 1860. Celles situées à l’ouest doublent leur superficie. La guerre de 1870 stoppe momentanément l’exploitation des couches gypseuses. C’est après la guerre que furent implantés sur chaque site de carrières, des usines à plâtre afin de réduire les coûts de transport. C’est alors que commence l’exploitation industrielle du gypse. L’exploitation à ciel ouvert est d’environ quatre hectares.
En cette fin du XIXe siècle, la main-d’œuvre, essentiellement locale, logeait à proximité des carrières « Saint Pierre » dans le lotissement des Abbesses. En 1921, la firme Poliet & Chausson absorbe la société des Plâtrières Réunies du Bassin de Paris. Celle-ci l’oblige à racheter le matériel et les terrains pour la somme de trois millions de francs. Par la suite elle en revendit une partie pour un prix très avantageux.
Entre les deux guerres mondiales, l’exploitation souterraine est très intense, ceci grâce aux nouvelles techniques qui apparaissent peu à peu.
La carrière de l’Ouest ou carrière Aubry
Avec ses 22.2 hectares, la carrière de l’ouest se trouve rue contant au dessus du parc Courbet. Très tôt l’entreprise Aubry-Pachot va exploiter la carrière par puits. Son exploitation a cessé en 1956 pour s’installer à Livry gargan. Elle appartiendra par la suite à l’entreprise Marlo.

La carrière du centre
D’une superficie de 25.6 hectares, la carrière est située rue Jules Guesde et l’entreprise Mussat-Binot s’y installe après la guerre. Rachetée par Lafarge, elle fut exploitée jusqu’en 1965 et une partie appartient à la famille Zinetti qui a commencé la culture des champignons à gagny en 1887. La culture du champignon cessa à Gagny en 1992 où la production atteignait 2,5 tonnes de champignons et une tonne de soja par jour. Récemment un centre commercial a été construit sur le site.
Les carrières Saint-Pierre ou carrières de l’Est
Dernière carrière encore à l’état sauvage, c’est aussi la plus grande avec 63.1 hectares. L’histoire de cette carrière commence quand Jean-Joseph Payen, après avoir fait l’acquisition du Château du Chesnay achète à la marquise des terres en friches et se lance dans l’exploitation du gypse. La carrière portera le nom de « carrière dite Payen » avant de devenir la carrière saint Pierre.
Le général Humann, propriétaire des lieux vendit, à la fin du XIXème siècle, la carrière Saint-Pierre à la Société des Plâtrières Réunies du Bassin de Paris. Elle fut exploitée par Roger et Faitout et a fourni une grande partie du plâtre pour la construction de divers palais de l’Exposition universelle de 1889. Cette société fut reprise en 1921, par la firme Poliet et Chausson. Elle alimentait une usine à plâtre située à Gournay-sur-Marne et sa main-d’œuvre, essentiellement locale, logeait à proximité dans le lotissement des Abbesses. Après elle fut exploitée pour son gypse et sa pierre jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale. L’activité minière arrêtée, les galeries ne furent pas comblées et servirent pour la culture des champignons de Paris jusqu’en 1989. ce n’était pas la première fois puisque qu’elle fut déjà utilisée pour la culture de champignons en 1873. Elle appartient à plusieurs entreprises: Lafarge, France Construction, Saint Gobain Distribution et Poliet et Zinetti.
Le film « Il était une fois GAGNY »
Le film « Il était une fois GAGNY » est une production exclusive de l’Association « Les Abbesses de Gagny-Chelles ». D’une durée de 32 minutes, le film de Maurice Pégon a été tourné en 1952 avec la participation de Georges Guyonnet et de Jean Daquin et est disponible en DVD. Ce film est certainement le seul reportage historique du Gagny d’autrefois montrant de nombreux lieux qui n’existent plus aujourd’hui, comme le château de Maison-Rouge, la Maison des Pianos, le château du Chesnay ou encore la ferme de la Maison Guyot, victimes de l’urbanisation des années 60. Ce film que l’on croyait perdu à jamais, fut retrouvé chez l’épouse de Mr Pégon. La précieuse pellicule a été numérisée et restaurée et le son, masterisé et re-synchronisé par l’association. Ce film exceptionnel a été édité en DVD et mis en vente au prix 25€ (15€ pour les adhérents de l’association)
Voici un extrait du film « Il était une fois GAGNY »
Pour contacter l’association:
Sources :
http://www.gagny.fr/ma-ville/histoire/
http://blog.gagny-abbesses.info/
« Un village de la banlieue parisienne : GAGNY » par Georges Guyonnet
Collection des Abbesses de Gagny-Chelles
Gagny, Rues et lieux-dits de l’association « Gagny d’hier à aujourd’hui »
http://blog.cgep93.org/post/2010/05/13/Histoire-des-carri%C3%A8res-de-Gagny
http://actualitesdegagny-blog.20minutes-blogs.fr/
Sur Maison Rouge http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article2533
Et vous pouvez vous rapprocher de la société d’histoire de Gagny https://histoiredegagny.weebly.com/
Bonjour,
Il serait correct de mettre toutes les sources dans lesquelles les textes ont été puisés, ainsi que la Sté d’histoire de Gagny et les rédactrices de nombreux textes.
Merci d’y penser.
Micheline Pasquet Société d’histoire depuis 2004.
Bonjour
Donnez-moi les coordonnées et éventuellement les publications sur l’histoire de Gagny et je me ferai un plaisir de les ajouter à la fin de l’article
J aimerai savoir si il existe un livre qui relate la ville de Gagny dès son début jusqu’à aujourd’hui car j’ ai vécu de ma naissance jusqu’à mes 10 ans et j en garde de très bons souvenirs s il vous plaît
oui effectivement il existe un livre que j’ai eu en main il y a une dizaine d’années. Vous pouvez vous rapprocher de la societe d’histoire de gagny https://histoiredegagny.weebly.com/