Immobilier : Paris augmente toujours, mais perd des acquéreurs

Mis à jour le vendredi 5 juin 2020 by Olivier Delahaye

Rien ne saurait arrêter la flambée des prix de l’immobilier dans Paris. En tout cas, pas un virus. Pas un effondrement des ventes de biens non plus. Ni même un arrêt brutal de l’économie. La machine, qui s’est emballée depuis plusieurs années, poursuit sa course folle.

Nous voilà avec un prix moyen au mètre carré de 10 904 € dans la capitale. C’est en tout cas ce que montre le dernier baromètre LPI-Se Loger. Dans treize arrondissements sur vingt, la barre des 10 000 €/m2 est dépassée. En tête, comme toujours, le 7earrondissement : 14 253 €/m2. Suit le 6: 13 763 €/m2. Puis le 8e : 13 333 €/m2. En queue de peloton : le 20e(8 701 €/m2), le 13e(8 639 €/m2) et le 19e(7 961 €/m2). Et LPI-SeLoger de noter : « Alors qu’intramuros, la flambée des prix semblait tendre, il y a peu, à lisser les différences d’un arrondissement à l’autre, faisant ainsi progressivement converger l’Est et l’Ouest de la capitale, voilà que la crise renforce les inégalités. Le fossé entre l’arrondissement le plus cher (7e) et le moins cher (19e) continue de se creuser. Entre ces deux arrondissements, l’écart de prix atteint 80 % ! »

Globalement, Paris enregistre ainsi une hausse annuelle de 5,2 % à la fin avril ; le 1erarrondissement connaissant une hausse de plus de 10 %. Cette hausse persistante du marché de l’immobilier parisien semble due à une mécanique implacable dorénavant bien établie : les acquéreurs les moins fortunés ayant déserté Paris depuis plusieurs années, seuls subsistent les CSP + qui tirent les prix vers le haut. 

Pour autant, sous l’effet conjugué de la crise sanitaire et du confinement, les ventes se sont bel et bien effondrées. Mais, plus étonnant, la période post-confinement ne s’est pas soldée par un rattrapage dans la capitale. Bien, au contraire. Une étude menée par PAP.fr du 11 au 25 mai révèle que la recherche de biens dans Paris intramuros a chuté de 12 % par rapport à la même période l’an passé. Alors qu’elle augmente partout en Île-de-France. Et surtout en grande couronne : + 112 % en Seine-et-Marne et 78 % dans les Yvelines, notamment. Elle augmente aussi incroyablement dans les départements limitrophes à la région : + 98 % dans l’Eure ; + 87 % dans l’Yonne ; + 81 % dans le Loiret.

Hausses et baisse de demande de demandes de biens immobiliers pour les départements franciliens. Source : PAP.fr.

Deux expériences vécues par les Franciliens durant le confinement semblent à l’origine de cet engouement. D’une part, la mise en place du télétravail qui a fortement progressé en Île-de-France, permettant à de nombreux acquéreurs d’envisager de se déplacer assez loin de Paris. Et surtout, le besoin d’espace révélé par l’exiguïté des logements parisiens, l’absence de jardins, de terrasses ou même de balcons, ceci conjugué à la fermeture des parcs et des squares. Ainsi, selon les chiffres de l’Observatoire du Moral Immobilier de SeLoger, « 83 % des Franciliens considèrent désormais que la présence d’un extérieur est un critère important dans leur projet d’acquisition d’un bien immobilier. C’est même devenu pour 15 % d’entre eux un critère essentiel depuis l’expérience du confinement. »

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