La Métropole parisienne passe à droite : décryptage par départements

Mis à jour le lundi 16 juin 2014 by Olivier Delahaye

Le rapport de force politique gauche/droite s’est donc totalement inversé au sein de la Métropole du Grand Paris.
Comme nous l’écrivions hier, la droite francilienne devrait compter environ 190 conseillers dans la future assemblée contre 147 pour la gauche. Avant ces municipales, dévastatrices pour le Parti socialiste, la gauche pouvait compter sur 185 élus contre 152 à la droite. Si l’on regarde plus précisément, tous les départements sont concernés, mais de manière différente.

Les Hauts-de-Seine, le fossé

Dans les Hauts-de-Seine, quatre villes basculent à droite. Et pas des moindres : Asnières, Clamart, Colombes et Fontenay-aux-roses. Pour les trois premières, il s’agit d’importantes agglomérations (plus de 80 000 pour Asnières et Colombes, 52 000 pour Clamart). Autrement dit, de plusieurs conseillers métropolitains pour chacune. Au total, dans les Hauts-de-Seine, la gauche perd ainsi 12 sièges (elle passe de 25 à 13, la droite passant de 57 à 69), creusant un peu plus son déficit dans un département historiquement à droite. Il lui reste quatre bastions : Bagneux, Clichy, Gennevilliers et Nanterre.

La Seine-Saint-Denis, l’emblème

La Seine-Saint-Denis est évidemment plus emblématique, cependant la gauche n’y perd pas beaucoup plus d’élus métropolitains : 13 au total, en perdant Aulnay, Bobigny, Le Blanc-Mesnil, Livry-Gargan et Villepinte. De 59 sièges au conseil de la Métropole, elle chute à 46, tandis que la droite resserre l’étreinte en faisant le chemin inverse : 39 conseillers contre 26 auparavant.
En nombre de conseillers, la gauche reste donc majoritaire en Seine-Saint-Denis, mais elle détient plus que 19 villes contre 21 à la droite. Ce sont les grosses villes que sont Montreuil, Aubervilliers, Bondy ou Pantin qui lui permettent de sauver les meubles. De fait, elle ne pèse plus autant dans ce département et ne peut plus s’en servir pour faire contrepoids aux Hauts-de-Seine.

Le Val-de-Marne, la bascule

C’est dans le Val-de-Marne que s’est réellement opéré la bascule. Il faut dire que le rapport de force y était plus serré : la gauche y comptait 46 sièges contre 34 pour la droite. Elle passe à 37, contre 43 pour la droite. Inversion presque parfaite. Ici, c’est le plus le nombre de villes gagnées que leur importance qui a joué. La droite en conquiert six, dont Villejuif qui lui permet de gagner 3 conseillers. Sur les 47 villes que compte le Val-de-Marne, la gauche n’en possède plus que 18, inversant là aussi le rapport de forces (elle était auparavant majoritaire avec 24 villes contre 23).

Paris, la forteresse

Pari perdu pour NKM, mais Paris la gauche dorénavant assiégée par la droite. Tout autour, ce n’est (presque) que du bleu. À l’intérieur du périphérique qui devient presque un rempart, la gauche s’étiole quand même un peu. Elle devrait compter sur 12 conseillers métropolitains de plus que la droite (51 contre 39), mais en dénombrait virtuellement 55 avant ce 30 mars, contre 35 pour la droite.
En cause la perte du 9ème arrondissement, mais aussi un savant mélange opéré par la loi de 2013 redistribuant les sièges au Conseil de Paris selon les arrondissements, quelques victoires très probantes de la droite (dans le 6ème arrondissement) et une poussée de l’UMP dans certains secteurs (elle conquiert 2 sièges dans le 20ème arrondissement où elle n’en comptait aucun). Paris est un tantinet moins à gauche au nord est et un tantinet plus à droite à l’ouest.

Au final, sur les 38 sièges que perd la gauche au futur Conseil métropolitain, 21 d’entre eux ne sont dus qu’à six communes : Asnières, Aulnay, Clamart, Colombes, Le Blanc-Mesnil, Villejuif.

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