La Seine–Saint-Denis « sauve » la démographie du Grand Paris

Les derniers chiffres de l’Insee concernant la démographie française montrent que la métropole parisienne doit sa jeunesse au 93, Paris poursuivant sa lente décroissance.

L’Insee a publié ses dernières estimations concernant la démographie française au 1erjanvier 2021, région par région, département par département. Paris a perdu 11 189 habitants.

Le Grand Paris suit la tendance nationale

Avec 6 864 589 habitants, le Grand Paris (soit Paris et les trois départements de petite couronne) gagne 12 020 habitants en un an. Depuis 2001, avec 610 869 habitants en plus, la démographie grand-parisienne a aussi augmenté de 9,80 %. Elle suit la tendance nationale (+10 % en 20 ans) et, peu ou prou, celle de l’Île-de-France (+11 % en un an).

Il existe toutefois des disparités entre les départements. Sur ces dernières 20 années, les Hauts-de-Seine ont vu leur population augmenter de +12 % (1 633 217 habitants en 2021 contre 1 457 738 en 2001), le Val-de-Marne de +14 % (1 418 960 habitants en 2021 contre 1 246 724 en 2001) et la Seine–Saint-Denis de +18 % (1 669 509 habitants en 2021 contre 1 411 789 en 2001). Hors Paris, le 93 est ainsi devenu le département le plus peuplé du Grand Paris (et d’Île-de-France). Et ce, depuis 2016 lorsqu’il avait pour la première fois dépassé le 92. Quant à Paris…

Le déclin de Paris

En 20 ans, Paris a augmenté sa population de +0,26 %, passant de 2 137 442 habitants en 2001 à 2 142 903 habitants en 2021. Autant dire rien. Et depuis 10 ans, la population parisienne décline inexorablement. La bascule s’est faite en 2012 lorsque Paris a soudainement perdu 9 354 habitants après 10 ans de démographie positive. Depuis lors, ce sont plus de 100 000 Parisiens en moins, soit 4,4 % de la population. La capitale approche dorénavant son plus bas historique depuis la fin du XXe siècle, celui de 1997 quand elle ne comptait plus que 2 110 869 habitants. À ce rythme de décroissance (environ 10 000 habitants en moins par an), elle l’aura atteint en 2025. À ce rythme de décroissance, la population parisienne pourrait devenir minoritaire par rapport à celle de Seine–Saint-Denis en 2050.

Les forces vives périclitent

La France vieillit. À marche forcée. 27 % des Français ont plus de 60 ans, contre 21 % en 2001. Entre 2001 et 2021, la proportion de cette tranche d’âge au sein de la population française a augmenté de +44 %. La même chose se constate au niveau de l’Île-de-France, avec une augmentation de +43 %. Autrement dit 4 fois plus vite que la population francilienne globale. Les 0-19 ans progressent moins vite que la population globale : +8 %. Et que dire des 20-59 ans qui, avec +3 %, progressent 4 fois moins vite que la population francilienne globale !

Les choses sont légèrement différentes au sein du Grand Paris. La proportion des plus de 60 ans n’y a progressé « que » de +31 %. Les 0-19 ans ont progressé au même rythme que la population globale du Grand Paris avec +10 % et les 20-59 ans déclinent avec +4 % seulement. Toutefois, si depuis 2001, toutes les tranches d’âge progressent bon an mal an, il en est une qui périclite : les 20-39 ans, forces vives de la métropole. Ils sont 2 063 239 en 2021. Ils étaient 2 071 183 en 2001, et même 2 105 139 en 2011. Une véritable hécatombe de -2 % en 10 ans.

La jeunesse est au nord

Si le Grand Paris limite la casse, à qui le doit-il ? Pas aux Hauts-de-Seine qui ressemblent presque trait pour trait à la métropole : +32 % pour les plus de 60 ans ; +11 % pour les 0-19 ans ; +6 % pour les 20-59 ans. Le Val-de-Marne vieillit encore plus vite : +37 % d’augmentation pour les plus de 60 ans. Mais s’en sort mieux sur la tranche 0-19 ans (+13 %) et sur les 20-59 ans (+7 %). Non, le département qui sauve les meubles est bel et bien la Seine–Saint-Denis, qui connaît certes une augmentation de +38 % de ses plus de 60 ans, mais dont la population de 0 à 19 ans a augmenté de +18 % (presque 2 fois plus que le Grand Paris) et celle des 20-59 ans de +13 % (trois fois plus que le Grand Paris). Cela vaudrait peut-être la peine de faire confiance à la jeunesse dionysienne. Car cette jeunesse semble avoir quitté Paris. Si la population parisienne a baissé de -0,26 % en 20 ans, c’est encore pire pour ses 0-19 ans : -2 %. Et pire encore pour les 20-59 ans : -6 %. En fait, à Paris, seuls les plus de 60 ans progressent : +22 %.

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