DOCUMENT. Un rôle majeur dans la coordination entre les villes européennes, mais un manque d’attractivité au regard de son pouvoir. C’est, pour le Grand Paris, ce qu’il ressort brièvement d’une étude publiée par l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France en collaboration avec l’Université de Lausanne sur « la place de l’aire urbaine parisienne dans les réseaux mondiaux des entreprises multinationales. »
« En prenant en compte l’ensemble du système des villes mondiales, il en ressort d’abord une forte cohésion continentale : 80 % des liens globaux se produisent à l’intérieur de chaque continent. En effet, la mondialisation se développe davantage à l’échelle continentale (ou à l’échelle des zones de libre-échange) qu’à l’échelle mondiale », écrivent les auteurs. Ainsi, la force de Paris réside dans la coordination des investissements entre les villes européennes, et dans son rôle de porte de sortie des investissements européens et français dans le monde. « Toutefois, sa grande faiblesse réside dans son rôle intégrateur des villes françaises, en particulier pour les investissements entrant en France. »
Hors Europe, le désert…
Faiblesses aussi, en ce qui concerne son attractivité, peu en rapport avec son pouvoir. « La région capitale ne représente pas la destination première des investissements contrôlés depuis les villes qu’elle investit beaucoup, notamment en Europe, à l’exception de Bruxelles et Francfort, qui continuent à privilégier la capitale française. » Hors Europe, elle n’est privilégiée que par les villes africaines qui entretiennent avec elle des liens préférentiels : Casablanca, Le Caire et Johannesburg sont les principales cibles de ses investissements. « L’ensemble des investissements vers l’Afrique ne représente toutefois que 3 % de l’ensemble des liens de pouvoir de la région-capitale, davantage que Londres (2 %), mais moins que Mumbai (4 %). «
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Enfin, le Grand Paris se révèle faible dans les activités les plus qualifiées, que ce soit dans les hautes technologies ou pour les services très qualifiés. « Dans l’actuelle société de l’information, cela représente un handicap par rapport à Londres et New York. Les zones spatiales dédiées à cet accueil, à l’exemple du « Silicon Sentier », sont sans doute des pôles à renforcer ou à répliquer, avec le soutien d’entreprises françaises ou étrangères performantes. Ce mouvement, déjà amorcé, contribuerait à renforcer l’identité de Paris et de l’Île-de-France, en France, en Europe et dans le monde », conclut l’étude.
Sur le même sujet, retrouvez l’interview de Thierry Petit, co-auteur de cette étude : http://www.iau-idf.fr/multimedia/positionnement-de-laire-urbaine-parisienne-dans-les-reseaux-de-multinationales.html