Mis à jour le mardi 28 juin 2022 by Olivier Delahaye
Le Syctom et le Sigeif lancent le projet d’une installation de biométhanisation afin de valoriser les déchets ménagers et de produire du gaz.

Alors que l’Île-de-France compte déjà plusieurs unités de méthanisation et des plateformes de compostage pour le traitement des biodéchets, toutes sont pour l’instant situées en grande couronne. La métropole sera bientôt elle aussi équipée. Le 21 juin 2022, le Syctom (agence métropolitaine des déchets ménagers), le Sigeif (syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Île-de-France) et l’entreprise Paprec présentaient, sur le port de Gennevilliers, un projet de biométhanisation visant à valoriser les déchets alimentaires.
30 000 MWh de biométhane
En mars dernier, les deux syndicats avaient en effet attribué à Paprec la gestion complète de cette nouvelle installation (de la conception à la maintenance en passant par la construction et le financement). Paprec exploitera donc un complexe qui valorisera 50 000 tonnes de déchets alimentaires produits sur le territoire du Syctom (qui en collecte 2,3 millions de tonnes par an). Il en tirera 30 000 MWh de biométhane, gaz qui sera injecté dans le réseau de distribution publique, ainsi que 43 000 tonnes de digestat (résidu issu du processus) évacué ensuite par voie fluviale pour être valorisé comme engrais par la coopérative agricole Nat Up.

Prévenir les odeurs
Le projet répond à deux obligations majeures : les réseaux de distribution de gaz doivent intégrer 7 à 10 % de biométhane d’ici 2030 (100 % d’ici 2050) ; le tri à la source des déchets sera obligatoire au 1er janvier 2024. Il prévoit, par ailleurs, un procédé de préparation des déchets afin d’extraire tout entrant indésirable, une autonomie énergétique ainsi qu’une gestion des eaux en boucle fermée. Plus délicat : la question des nuisances olfactives. Le Syctom et le Sigeif dégoupillent le problème en proposant une concertation publique jusqu’au mois de septembre, en distribuant 47 000 plaquettes d’information et en organisant une exposition itinérante et des réunions publiques. Mais les deux syndicats prévoient aussi de véritables solutions : mise en dépression des bâtiments, traitement des odeurs par biofiltration et charbon actif, installation de capteurs pour contrôler l’air sortant et même un comité de nez constitué de riverains volontaires.
Après réalisation des études et enquête publique, le lancement des travaux est prévu pour janvier 2024 avant une mise en route courant 2025.