Les actifs franciliens ont toujours des envies d’ailleurs

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Une étude menée par le site HelloWork montre que les candidats franciliens à la recherche d’emploi favorisent largement les autres régions. Un phénomène que la crise sanitaire n’a pas généré, mais pourrait avoir amplifié.

Le site HelloWork (qui appartient au groupe Le Télégramme) a analysé l’utilisation de ses plateformes de recherche d’emploi RegionsJob et ParisJob pour dresser un état des lieux des envies de mobilité professionnelle en France. Compilant 3,1 millions de recherches effectuées en septembre 2020, le site a cherché à savoir quelles régions attiraient le plus les candidats.

Perte de fidélité

En ce qui concerne l’Île-de-France, les résultats ne sont guère brillants. En effet, seuls 24 % des candidats franciliens consultent des offres d’emploi uniquementdans leur région de résidence. Et plus de 40 % d’entre eux consultent des offres uniquementdans d’autres régions. À l’inverse, la région francilienne est celle qui attire le plus les actifs venus d’Auvergne-Rhône-Alpes, des Hauts-de-France, de Normandie et de Centre-Val de Loire, des régions limitrophes pour les trois dernières. Mais son potentiel d’emploi laisse de marbre les candidats du Grand Ouest pour qui elle n’est que la 4erégion préférée. Autrement dit, l’Île-de-France a du mal à fidéliser ses actifs et n’est pas si recherchée par les autres.

En 2019 déjà

La crise sanitaire qui affecte fortement l’Île-de-France a-t-elle un impact ? Pour David Beaurepaire, directeur délégué de HelloWork, c’est oui : « Le contexte de la crise sanitaire et économique que nous traversons a visiblement accentué voire accéléré l’envie d’ailleurs des Franciliens. » Pourtant, la même étude réalisée par HelloWork au premier trimestre 2019 révélait déjà que plus de 60 % des candidats franciliens consultaient des offres dans d’autres régions ; une proportion en hausse de 8 points par rapport à 2018. Et, avec 5 % des recherches, l’Île-de-France arrivait alors en avant-dernière position des régions les plus demandées (-4,1 % par rapport à 2018).

Le phénomène n’est donc pas nouveau. Il est sans doute porté par la forte proportion de cadres (1,4 million, première région française en termes d’effectifs cadres), plus enclins à la mobilité professionnelle. Le site cadremploi qui réalise régulièrement des sondages sur la question révèle ces envies d’ailleurs depuis plusieurs années déjà. Il nous disait en 2018 que 80 % des cadres franciliens voulaient quitter leur région. Ils étaient 82 % en 2019 et 84 % en août 2020. Avec toujours les mêmes requêtes : la réduction du stress au quotidien, l’ambition de mieux protéger leur vie personnelle et la volonté de réduire les charges financières de leur quotidien.

Bordeaux surtout pour les cadres

Si rien ne change alors qu’est-ce qui change ? Concernant les cadres, la dernière mouture de cadremploi montre que le désir de changement commence à s’ancrer. De vœu pieux, on est passé à une vraie recherche active pour 32 % d’entre eux, qu’il s’agisse de changer de métier ou d’attendre une mutation. 61 % envisagent même une reconversion et 53 % sont prêts à subir une baisse de salaire. Autre changement : la destination. HelloWork précise que les offres les plus consultées par les actifs franciliens proviennent d’Auvergne-Rhône-Alpes, des Hauts-de-France et des Pays de la Loire (12 %). Avec 9 % (contre 12 % en 2019), la Nouvelle Aquitaine, et son centre Bordeaux, n’est plus aussi attractive. Sauf pour… les cadres, qui sont 51 % à privilégier Bordeaux.

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