Méthanisation et biodéchets : la filière se structure

Filiere biodéchets

Mis à jour le mercredi 30 juin 2021 by Olivier Delahaye

Déjà très utilisée en ce qui concerne les déchets agricoles, la méthanisation va encore monter en puissance en Île-de-France avec le recyclage issu des déchets organiques.

Une table ronde réunissait, ce 29 juin, GRDF Île-de-France, le Groupement national des indépendants Hôtellerie & restauration (GNI) en Île-de-France et l’entreprise de traitement de biodéchets Moulinot, pour faire le point sur la structuration de la filière biodéchets en région parisienne pour produire du gaz vert.

Méthanisation : +70 %

L’enjeu est déjà là : la loi anti-gaspillage va généraliser l’obligation du tri à la source des déchets organiques qui ne concerne pour l’instant que les producteurs de plus de 10 tonnes/an. Ainsi, à compter du 1er janvier 2024, tous les émetteurs de déchets seront concernés par l’obligation du tri à la source des biodéchets. Pour répondre à cette obligation, deux solutions : d’un côté, la prévention et la lutte contre le gaspillage alimentaire ; de l’autre, le recyclage via le compostage et la méthanisation. La méthanisation est déjà un procédé très utilisé en ce qui concerne les déchets agricoles et les boues d’épuration urbaines. En 2020, le procédé a fait un +70 %. À lui seul, GRDF peut compter sur 20 méthaniseurs qui injectent du biogaz dans ses réseaux en Île-de-France. Dans un an, ils seront 40. Dans quatre ans, ils seront 80. Et la part des gaz verts dans la consommation de gaz dépassera 10 % d’ici 2030 pour atteindre 100 % en 2050. Parmi les actions les plus en vue, celle d’Île-de-France Mobilités qui veut faire rouler 75 % de ses bus au biogaz d’ici 2029, soit 7 500 bus sur 10 000.

Potentiel : 500 000 tonnes

Dorénavant, la méthanisation doit aussi concerner les biodéchets ménagers (sachant qu’un habitant en produit en moyenne 83 kg par an), jusqu’alors incinérés ou enfouis. Cette valorisation doit monter en puissance en Île-de-France. D’ici 2025, 18 nouvelles unités devraient ainsi valoriser environ 200 000 tonnes de biodéchets/an. D’une part pour produit du gaz, d’autre part pour fomenter du digestat, engrais servant à l’agriculture. Une économie circulaire qui doit donc contribuer au verdissement du mix énergétique des collectivités, à diminuer la part d’intrants chimiques dans la production agricole et aussi à favoriser l’indépendance énergétique des territoires. Enfin, avec un potentiel de plus de 500 000 tonnes de biodéchets mobilisables chaque année en Île-de-France, l’enjeu est aussi le développement d’une filière capable de générer de l’emploi local.

Deux projets en 2021
Parmi les 18 unités de méthanisation en projet, deux sont déjà prévues pour être mises en service d’ici septembre 2021.
En Seine-et-Marne, haut lieu de la méthanisation, Equimeth traitera 25 000 tonnes de matières organiques chaque année issues de 400 cantines et restaurants de la Communauté d’agglomération du Pays de Fontainebleau. Implantée à Moret-Loing-et-Orvanne, la structure injectera l’équivalent de la consommation en gaz de 4 000 habitants, alimentant les communes de Moret-Loing-et-Orvanne, Saint-Mammès, Fontainebleau, Thomery, Champagne-sur-Seine et Avon, à hauteur de 15 % de leur consommation en gaz. 
Dans les Yvelines, l’installation Modul’O Yvelines collectera et traitera 8 000 tonnes de biodéchets par an issus des collèges des Yvelines. Sa spécificité est une implantation en zone urbaine, au cœur de la zone de chalandise, à l’Ecopôle de Carrières-sous-Poissy. De fait, il est d’une dimension modeste : 2 500 m2.

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