Mis à jour le mardi 19 mai 2020 by Olivier Delahaye
Le 21 mars, le Conseil de développement de la Métropole du Grand Paris (MGP) a été installé. Institué par la loi NOTRe, son organisation et son fonctionnement sont définis par la MGP elle-même qui va donc tenter de donner à ce type d’institution une légitimité et une utilité dont elle manque souvent cruellement. Pour cela, elle a innové en lançant à la fin de l’année 2016 un appel aux citoyens de la métropole pour se porter volontaire. Fin janvier, un tirage au sort avait désigné 24 citoyens, à parité homme-femme, issus des douze territoires composant la métropole. Son président Patrick Ollier a par ailleurs choisi intuitu personae 80 personnalités qualifiées. Autrement dit, des hommes et des femmes issus pour la plupart du monde économique, social et culturel qui ont intégré ce CODEV non pas pour représenter leur entreprise ou leur institution, mais pour leur expertise. Ils ne sont encore pour l’instant que 70, ce qui porte le nombre provisoire de membres du CODEV à 94 personnes (liste ci-dessus).
Présidé par Michèle Pappalardo qui fut autrefois présidente de l’ADEME puis Commissaire générale au développement durable au ministère de l’Environnement, le Conseil de développement n’a pas de pouvoir de décision, mais devra être systématiquement consulté pour l’élaboration des documents de planification métropolitains. Philippe Laurent, conseiller métropolitain et représentant du Bureau de la MGP auprès du CODEV, lui voit trois missions : « Enrichir les débats du Conseil métropolitain, animer les Conseils de développement territoriaux et avoir une fonction prospective sur les enjeux métropolitains. » De son côté, Michèle Pappalardo considère que l’enjeu principal réside dans le fait « d’aider les citoyens à connaître et à aimer leur métropole. »
En ce sens, le CODEV qui doit en première urgence travailler sur le Schéma de cohérence territoriale métropolitain (SCOT) n’a pas fonction à donner un avis technique sur ce document, mais « un avis sur les moyens d’impliquer les citoyens à son élaboration. » Autrement dit, il aurait vocation à être une sorte de chaînon entre la Métropole du Grand Paris et ses citoyens.
Le 24 mars, Patrick Ollier a, d’ailleurs, saisi le CODEV sur cette question du SCOT. Dans une lettre adressée à Michèle Pappalardo, il dit attendre « de la concertation proposée qu’elle puisse favoriser la mobilisation du public, des communes et des territoires de la métropole, et l’appropriation d’une identité métropolitaine. » Question calendrier, le président de la MGP souhaite que le CODEV lui transmette un avis avant le 12 mai. Le Conseil métropolitain doit, lui, procéder au lancement du Schéma de cohérence territoriale métropolitain le 23 juin.
Rappelons que ce SCOT constitue le cadre de référence de la planification stratégique et des politiques publiques qui seront impulsées et mises en œuvre par la Métropole du Grand Paris.