Notre-Dame de Paris à l’époque de Victor Hugo

Daguerréotype de Louis Daguerre, 1838 ou 1839 (photo inversée)

Mis à jour le samedi 16 mai 2020 by Olivier Delahaye


VINTAGE FRIDAY. Au delà de l’érosion naturelle de la pierre, les statues de la façade de Notre-Dame subissent de nombreuses altérations au XVIIIe siècle. En 1789, la révolution lui porte un coup fatal avec les statues de la galerie des rois qui sont toutes décapitées et finalement la cathédrale est transformée en “Temple de la Raison”, ce qui voulait dire « en entrepôt ». Dans l’urgence des travaux sont réalisés pour le sacre de Napoléon en 1804, mais les dégradations sont tellement importantes qu’on songe un temps à la détruire. Heureusement et grâce à l’impulsion des romantiques l’art gothique est désormais moins considéré comme « barbare » et le succès du roman
Notre-Dame de Paris écrit par Victor Hugo en 1831 et publié dans son intégralité en 1832 relance l’intérêt pour le Moyen âge et Notre-Dame de Paris.


L’apparition en 1839 des daguerréotypes nous offre les toutes premières photos de la ville de Paris dont ces 2 photographies qui seraient les plus anciennes de la cathédrale. Pas encore restaurée Notre-Dame apparait ici comme Victor-Hugo la voyait quand il a écrit son célèbre roman.

Ce daguerréotype de Louis Daguerre datant de 1838 ou 39 et certainement pris pendant qu’il développait son procédé, nous montre l’ile de la cité vue des bords de Seine ( aujourd’hui Quai de la Tournelle). On y voit la face Est de la cathédrale à l’époque sans flèche. (la photo originale est inversée avec la cathédrale à droite)

Daguerréotype de Louis Daguerre, 1838 ou 1839 (photo inversée)

Jacques Louis Chevalier (1770-1841), était un ingénieur-opticien issu d’une famille d’opticiens renommée depuis plusieurs générations. Il a réalisé dans les années 1830 – 1840 des prises de vue remarquables de monuments parisiens et a également introduit Louis Daguerre et Nicéphore Niepce. Ce daguerréotype de Notre-Dame de Paris est magnifique avec une richesse de teintes grises et de détails qui sont restés intactes. Ce daguerréotype a très probablement été publié par Lerebours pour son illustration dans le livre  » Excursions Daguerriennes ». Cette photo qui appartenait à la galerie parisienne Marc Pagneux a été vendue chez Sotheby’s en 2017 et uniquement deux autres plaques comparables sont connues, l’une dans la collection du History of Science Museum à Oxford et l’autre est en mains privées dans une collection française.

Daguerréotype de Jacques Louis Chevalier 1839 ou 1840

Le 3 aout 1842, un évènement exceptionnel se déroule dans la Cathédrale avec les funérailles du Prince royal Ferdinand-Philippe d’Orléans décédé accidentellement le 13 juillet. Ce daguerréotype de Marc-Antoine Gaudin montre l’extérieur de Notre-Dame tapissée de noir. Cette image inversée mesure un diamètre 7,2 cm. Elle est dans la collection du Musée d’Orsay à Paris.

Daguerréotype de Marc-Antoine Gaudin 1842


En 1843, un programme de restauration sera lancé à l’initiative de Prosper Mérimée qui est alors Inspecteur Général des Monuments Historiques. Si dans un premier temps, le projet est confié à l’architecte Godde, il reviendra en 1844 aux architectes Viollet le Duc et Lassus. Démarré en 1845 le chantier durera vingt ans, ce qui montre l’ampleur des travaux et Eugène Viollet le Duc s’y attèlera jusqu’à sa mort. La mission est claire, il faut redonner à la cathédrale sa splendeur d’antan. En tout premier reconstruire une flèche disparue depuis longtemps et restaurer la Porte Rouge. Une centaine de statues, inspirées d’autres cathédrales, seront sculptées dont l’extraordinaire bestiaire des Chimères inspiré de la mythologie du Moyen Age Une statue le représentant qui a miraculeusement été sauvée, car démontée quelques jours avant le sinistre.

Notre Dame avant sa restauration
Notre-Dame durant sa restauration photographie de Bayard 1847
Restauration en 1851 Photo Henri Le secq
Années 1850

François-Joseph Fortier 1853

Echafaudage pour la construction de la flèche
Construction de la flèche photo Granger NYC

Les toits de Notre-Dame avec les statues et la nouvelle flèche photo Charles Marville 1863

La vision de Viollet le Duc était claire, il avait souhaité laisser sa marque personnelle « Restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné »

La cathédrale restaurée en 1875 photo de E. Ladrey

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