Mis à jour le jeudi 3 février 2022 by Olivier Delahaye
À quatre ans des JO de Paris, les professionnels du bois s’inquiètent. Ils estiment que le bois ne prend pas la part qu’il devrait avoir dans les constructions olympiques.
Et ce malgré son empreinte carbone réduite.
Dans un communiqué de presse, ils rappellent que ces constructions « constituent des vitrines du savoir-faire de la France en matière de décarbonatation. Le pays s’est ainsi engagé à réduire l’empreinte carbone globale des JO de 50 % par rapport à ceux de Londres de 2012 et de 30 % pour la construction des bâtiments. »
Or, d’après eux, il existe de réels dysfonctionnements dans les calculs de l’empreinte carbone des matériaux de construction prévus pour les JO. Ils précisent que ces calculs « ne prennent pas totalement en compte les gaz à effet de serre (GES) dégagés lors de leur fabrication. Ainsi les émissions dans l’air dues aux combustibles utilisés, de type pneus et huiles usagés, pour produire le ciment bas carbone ne sont pas prises en compte dans l’Analyse de Cycle de Vie des ciments, ni celles des co-produits (laitiers de hauts fourneaux) intégrés pour promouvoir des fabrications de ciments pourtant dites “bas carbone”. Une erreur qui réduit en particulier jusqu’à 20 % l’impact carbone du ciment dit bas carbone par rapport à la réalité. »
Pour les plus hauts bâtiments prévus pour les Jeux (9 à 12 étages), les professionnels estiment qu’il est probable qu’aucun ne bénéficiera de structure en bois, même s’ils pourraient cependant être majoritairement en façade à ossature bois, ce qu’ils encouragent, au même titre que les menuiseries, les agencements ou les parquets bois.
Pour les bâtiments ne dépassant pas 8 étages, la filière évalue que seules 50 % des réalisations seront à structures bois (à l’exception des lots en propre de la Société de Livraison Des Ouvrages Olympiques qui devraient dépasser les 80 %), contre les 100 % initialement prévues.
Pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre le changement climatique, les professionnels de la filière bois demandent des méthodes de calcul équitables pour des comparatifs fiables. Ainsi, le bois et les matériaux biosourcés pourront faire valoir leurs atouts et les décideurs procéder à des choix éclairés entre les différents matériaux de construction.