Mis à jour le jeudi 3 février 2022 by Olivier Delahaye
Le cabinet d’études économiques Microeconomix a publié ce 10 février une étude sur l’impact économique des Jeux olympiques. « Quels effets économiques peut-on attendre de l’organisation des JO à Paris ? » reprend notamment les travaux de Wladimir Andreff sur la question et sa fameuse « malédiction du vainqueur de l’enchère ».
Analysant les précédentes éditions, leurs coûts – leur dépassement inévitable – et leurs retombées économiques liées au tourisme ou au commerce international, les auteurs livrent une conclusion sans appel : « D’un point de vue du bilan économique, il apparaît qu’il est généralement négatif. Les impacts en termes d’activité économique sont incertains tandis que les coûts sont élevés et dépassent de loin les estimations initiales présentées lors des candidatures. »
Pour Paris, qui est déjà l’une des villes les plus visitées au monde, on ne peut en effet guère attendre un regain touristique. Sur la question de l’opportunité de réaliser des infrastructures – argument couramment mis en avant par les promoteurs de grands événements -, il se trouve que la métropole parisienne n’a certes pas attendu les JO pour s’en doter.
Enfin, sur la surenchère entre les villes candidates qui consiste à sous-estimer les coûts dans leur dossier de présentation, il apparaît qu’elle « a moins de chance de se produire lorsque la concurrence entre ville candidates est faible, par exemple si une seule candidature possède effectivement les moyens d’organiser des JO. Pour ceux de 2024, la compétition s’annonce au contraire importante. En plus d’une hypothétique candidature de Paris, Rome et Boston ont déjà annoncé leur candidature. »
D’un point de vue strictement économique, l’étude doute de l’opportunité d’une telle organisation et préfèrerait que l’on se penche sur d’autres gains, immatériels : « bénéfice social, bien-être collectif, fierté nationale, etc., autant d’éléments intangibles, bien plus subjectifs. » Posant en conclusion : « La question n’est ainsi plus véritablement d’ordre économique mais politique : combien une ville et un pays sont-ils prêt à payer pour s’assurer ces bénéfices non-économiques ? Au-delà de quel budget juge-t-on que l’investissement requis pour des JO dépasse ces bénéfices sociaux, et qu’il serait préférable de retirer sa candidature ? »
Si une compétition devait avoir lieu entre l’organisation de Jeux olympiques en 2024 ou celle d’une Exposition universelle en 2025, la seconde aurait clairement la main.