Avec ce nouveau dispositif, la Ville de Paris souhaite améliorer d’1 GWh/an sa production de solaire photovoltaïque en testant deux modèles économiques.
Dans son Plan Climat révisé en 2018, la Ville de Paris avait notamment défini comme objectif (en matière énergétique) pour 2050 : 100 % d’énergies renouvelables et de récupération en matière d’approvisionnement et 20 % de la consommation d’énergie à partir de renouvelable. Parmi les moyens d’action à mettre en œuvre : équiper à cet horizon 20 % des toits parisiens de panneaux solaires. « Energieculteurs » est l’un des dispositifs qui doivent permettre d’atteindre ces objectifs.
Deux modèles de développement
Présentée ce 6 février, la saison 1 de ce programme se projette à 2024 et porte sur les toits des bâtiments publics. Quinze sites ont été identifiés (voir carte), tels que le collège Pierre Mendès France dans le 20e arrondissement ou le gymnase Paradis dans le 10e, dont la production d’énergie solaire en toiture servira à alimenter le bâtiment lui-même. Pour trois de ces projets, le développement sera assuré en régie directe (investissement de 175 000 euros) avec une phase de travaux entamée à l’été 2023.
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Les douze autres sites font l’objet d’un seul lot soumis à un appel d’offres lancé le 18 janvier. L’opérateur désigné ne pouvant se rémunérer sur la revente d’énergie (compte tenu du modèle d’autoconsommation), une redevance indexée sur la productivité des installations lui sera versée chaque année durant toute la durée de la concession, prévue pour 15 ans. En contrepartie, le concessionnaire sera chargé de réaliser l’investissement (fourniture et pose de panneaux solaires), la mise en service, l’exploitation et la maintenance des installations. À l’issue de la concession, la Ville sera propriétaire des installations. Le lauréat de cet appel d’offres sera connu au début 2024 et les travaux engagés durant l’année.
Ce seront ainsi 6 000 m2 de panneaux photovoltaïques qui seront installés sur 12 000 m2 de toitures.
Du pain (photovoltaïque) sur la planche (renouvelable)
D’ores et déjà, une seconde saison d’« Energieculteurs » est prévue visant à associer des tiers publics et privés ; la Ville de Paris souhaitant analyser la pertinence des deux modèles (régie VS concession de service) avant de lancer cette deuxième phase. Elle ne sera pas de trop. La saison 1 devrait en effet permettre de produire 1 GWh par an d’électricité renouvelable. Dans son étude de 2021 sur la production d’énergies renouvelables et de récupération (ENR&R) à Paris, l’APUR constatait pour sa part que la capitale produisait (en 2019) 2 GWh de solaire photovoltaïque, mais avait pour ambition d’en produire 136 à l’horizon 2030. On est donc encore très loin du compte et l’APUR évaluait qu’il faudrait mener 18 projets par an de solaire photovoltaïque pour parvenir à cet objectif. En voici 15… sur deux ans.