Mis à jour le samedi 8 mars 2014 by Olivier Delahaye
Ce matin sur France Inter, Jean-Marc Ayrault s’est prononcé pour une grande fusion territoriale en Île-de-France : « Je suis favorable à ce que l’on aille vers la suppression des départements de la petite couronne: faire les communes, et la métropole (…) On a besoin de métropoles et autour des métropoles, il faut simplifier. »
Depuis mardi et les déclarations de François Hollande quant à la réduction du nombre des collectivités territoriales pour optimiser l’action locale et en baisser les coûts, les commentaires affluent, les chiffres tombent. C’est d’abord le porte-parole des députés socialistes, Thierry Mandon, qui, mercredi, évoquait 15 régions en France métropolitaine au lieu des 22 actuelles – soit 30% en moins – et confirmait les propos de François Hollande sur la fusion entre grandes métropoles et départements adjacents.
Le même jour, sur Itélé, le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, maniait carotte et bâton sur les dotations d’État aux collectivités, précisant « que les collectivités locales qui s’apprêtent à fusionner bénéficieront d’un bonus et que celles qui refusent de mutualiser leurs moyens de fonctionnement, qui refusent de se rassembler lorsque c’est nécessaire (…) auront moins de dotation que les autres. C’est simple. » Et c’est clair. Et l’ancien maire de Cherbourg de jeter un regard en direction de la Normandie :« Si, demain, les élus de Normandie –et je souhaite qu’ils le fassent, je me suis toujours battu pour cela– décident de fusionner la Haute et la Basse Normandie, nous aurons de la mutualisation, nous aurons des économies de fonctionnement et nous aurons une région, la Normandie, qui pèsera davantage dans l’Union européenne. »
À droite, le maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin, en a profité pour rappeler sa proposition de création de 8 grands pôles territoriaux pour remplacer les 22 régions actuelles. « La carte de France du 21ème siècle doit adopter une structure et un mode de gouvernance plus efficaces pour permettre aux territoires de s’affirmer dans la mondialisation » souligne-t-il dans un communiqué (voir aussi carte plus bas).
Evidemment, du côté de l’Association des régions de France, on fait la moue. Selon l’AFP, son président socialiste, Alain Rousset, a qualifié de « vieille idée technocratique » celle qui consiste à vouloir réduire le nombre de régions en France : « Quand on fait des comparaisons avec les voisins européens, on voit que le problème, ce sont les compétences et les moyens des régions. La taille des régions en France, en termes de population, est plutôt supérieure à la moyenne européenne », affirme Alain Rousset.