Le dernier comité de pilotage du « plan Baignade » fait état d’une amélioration des eaux de la Seine au niveau des futurs sites de compétition de Paris 2024, alors que de nombreux travaux restent encore à réaliser.
Lors du douzième comité de pilotage du « plan Baignade », Marc Guillaume, préfet d’Île-de-France, et Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Maire de Paris, ont dressé un état des lieux des actions mises en place afin de permettre la tenue des épreuves en eaux libres dans la Seine durant les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de 2024.
Trois grands volets composent le plan : la mise en conformité des bateaux ; la construction d’ouvrages structurants pour améliorer le traitement des eaux usées ; la mise en conformité des réseaux chez les particuliers.
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Des ouvrages pour près de 550 millions d’euros
L’amélioration de la qualité de l’eau dépend en grande partie de la réalisation de deux unités de désinfection des stations d’épuration du Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP). La première qui concerne l’usine Marne-Aval de Noisy-le-Grand s’est achevée en novembre 2022 pour un coût de 2,8 millions d’euros. La seconde, celle de l’usine Seine-Valenton à Valenton, doit être mise en service en juin 2023 pour un coût de 8,7 millions d’euros.
Cinq autres ouvrages sont en cours de construction pour améliorer le traitement des eaux usées et éviter les rejets directs dans les rivières en cas d’orage. Au total, leur coût s’élève à 537 millions d’euros à la charge de plusieurs collectivités :
- le bassin d’Austerlitz (81 M€, Ville de Paris) ;
- le collecteur de transport entre Athis-Mons et Valenton (315 M€, SIAAP) ;
- la station de dépollution des eaux pluviales de Champigny-sur-Marne (42 M€, département du Val-de-Marne) ;
- le bassin de Gagny et Neuilly-sur-Marne (35 M€, département de Seine-Saint-Denis)
- l’ouvrage en siphon sous la Marne et le bassin de stockage en entrée de l’usine Marne-Aval (64 M€, Neuilly-sur-Marne et Noisy-le-Grand).
Mettre en conformité bateaux et logements
Côté bateaux et établissements flottants, 160 d’entre eux ont obligation, par la loi du 26 mars 2018, à se raccorder aux réseaux d’eaux usées du port de rattachement. Les contrôles de conformité réalisés par les services de la Ville de Paris montrent que 71 doivent encore le faire d’ici les JOP. Autre enjeu majeur, et sans doute plus ardu : la mise en conformité des branchements chez les particuliers. « En cas de réseaux séparatifs (deux tuyaux pour collecter respectivement les eaux usées et les eaux pluviales), les deux sont normalement parfaitement séparés, mais des situations présentent de mauvais branchements, explique la Ville de Paris. Dans ce cas, les eaux usées sont rejetées dans le tuyau des eaux pluviales et vice-versa. Des eaux usées rejoignent alors directement les rivières sans traitement. » À ce jour, 5 000 propriétaires se sont mis en conformité sur les 20 000 branchements qui doivent faire l’objet d’un traitement. Des subventions pouvant atteindre 6 000 euros sont mobilisables afin de financer les travaux (8 000 euros en moyenne). Le site monbranchement.fr est le point d’entrée pour réaliser un diagnostic d’assainissement et avoir accès aux aides financières.
Premiers résultats
Ce plan Baignade, qui rassemble 14 collectivités signataires et associe les services de l’État, du SIAAP, de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie, de l’APUR, de l’Agence régionale de santé, de Voies navigables de France ou encore d’Haropa Ports, a déjà donné lieu à des premiers résultats à partir de mesures réalisées lors de l’été 2022 au niveau des futurs sites de compétition (pont Alexandre III). La Ville de Paris note ainsi que « 39 % des mesures quotidiennes sont excellentes et 91 % sont bonnes pour la période du 20 juillet au 11 août 2022 ». À partir de 2025, il pourrait donc être possible d’ouvrir d’autres sites de baignade sur l’ensemble de l’aire métropolitaine. Une vingtaine de sites potentiels ont été identifiés sur 16 communes.