Quand le marché aux puces de Saint-Ouen était appelé à disparaître

En cette année 1959, les petits commerçants du marché aux puces des portes de Clignancourt et de Saint-Ouen font de la résistance, refusant de céder leurs commerces aux bâtisseurs d’immeubles modernes qui ne rêvent que de raser les vétustes maisons du vieux Paris.

VINTAGE FRIDAY. Et il en va de leur intérêt puisque 10 millions de dollars se brassent chaque année au marché aux puces. Alors que les promoteurs et politiques pensent que ce marché avec ses vendeurs de vieilleries n’est qu’un vestige d’une époque révolue, les Parisiens sont soucieux de conserver à leur ville ce cachet qu’on ne trouve pas ailleurs, idée partagée par les milliers de touristes qui visitent ce lieu chaque année.

Dans ce reportage télévisé, la télévision canadienne nous rappelle que le marché aux Puces remonte à l’époque de Louis-Philippe, ce qui n’est pas tout à fait vrai puisque c’est seulement après la guerre de 1870 que les chiffonniers furent chassés hors de Paris et commencèrent à bâtir les premiers villages de marchands à Saint-Ouen. En cette année 1959, les défenseurs du progrès entament des procédures qui pourraient aboutir à l’éviction de milliers de petits boutiquiers. La lutte est acharnée et on connait le suite puisque 60 ans plus tard le marché aux Puces de Saint-Ouen est toujours présent et ouvert comme à cette époque trois jours par semaine, les samedi, dimanche et lundi.

La chance est à tout le monde et on dit qu’un jour un promeneur y a déniché un Rembrandt caché sous un fatras de camelotes poussiéreuses. Quant aux riches boutiquiers, ils aiment se camoufler sous une apparente misère, la pitié étant un placement précieux. Une furtive image d’un homme jouant de la guitare nous rappelle que le quartier du marché de Saint-Ouen est aussi celui des gitans qui y séjournaient dans leurs roulottes animant ce lieu de leur musique connue sous le nom de « Jazz-Manouche ». Le plus célèbre étant certainement Django Reinhardt qui a très souvent joué dans les bistrots de la zone. Des images d’un lieu qui finalement aujourd’hui n’a pas tellement changé.

Un reportage de la CBC/ Radio Canada du 19 avril 1959

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