Mis à jour le vendredi 28 mars 2014 by Olivier Delahaye
DÉCRYPTAGE. En Île-de-France, la densité des flux de voyageurs en permanente augmentation, associée à des trajets de plus en plus nombreux, a conduit le STIF à définir avec la RATP et la SNCF, un indicateur spécifique de « ponctualité », plus proche de la perception des voyageurs que l’indice de régularité utilisé jusqu’en 2012.
La notion de « ponctualité voyageurs » a été définie dans le cadre des contrats 2012-2015 et prend en compte le temps de trajet et l’heure d’arrivée à destination afin d’évaluer la proportion de voyageurs arrivant avec moins de 5 minutes de retard à leur gare de destination.
Concrètement, les flux de voyageurs sur une ligne donnée sont modélisés par tranche horaire pour chaque trajet d’une gare à une autre de la ligne.
La comparaison pour une ligne de RER entre les horaires théoriques annoncés et les horaires réels de circulation des trains à chaque gare permet de reconstituer le nombre de voyageurs arrivés avec moins de 5 minutes de retard à leur destination. Le résultat de ponctualité correspond au rapport du nombre de ces voyageurs sur le nombre total de voyageurs sur la ligne RER.
Exemple : un RER A part de Marne-la-Vallée avec 100 passagers et se rend à Saint-Germain-en-Laye. 80 Passagers descendent dans Paris et 20 nouveaux passagers montent à destination de Saint-Germain en Laye. Il reste donc 40 voyageurs entre La Défense et Saint-Germain. Si le train est à l’heure à La Défense et en retard de 10 min à Saint-Germain en Laye, 40 voyageurs seront en retard de plus de 5 min à leur destination sur 100 en tout, soit une ponctualité de 60%. Dans la réalité les calculs sont évidemment bien plus complexes.
Analyse des courbes
Regardons maintenant le graphique réalisé avec les données fournies par le STIF. On remarque que la ponctualité est plutôt bonne sur la ligne E. On peut voir aussi que la ligne C n’a pas trop été affectée par l’accident de Bretigny du mois de juillet 2013, à moins que l’impact de cet accident n’ait été ressenti qu’au mois de septembre au moment où le nombre de voyageurs et de trains est en nette augmentation.
La ligne du RER A a une ponctualité moyenne de 80 à 85%, avec une courbe assez régulière. Ceci s’explique avant tout par la densité de son trafic. Quand aux lignes B et D, il semble que leurs destins soient liés. En effet même si le RER D est la ligne qui accumule le plus de retards en région parisienne, les deux courbes de ponctualité sont en fait parallèles. Ceci s’explique en grande partie par la présence d’un tunnel commun entre Gare du Nord et Châtelet-Les Halles. Chaque retard ou problème sur l’une des deux lignes, dans la section Paris centre, se répercute immédiatement sur l’autre ligne.
La ligne D avec ses retards en série s’est taillée une mauvaise réputation et ces chiffres en sont la preuve. Même si d’importants travaux ont été programmés pour l’améliorer, les utilisateurs manifestent de plus en plus leur exaspération et sont de plus en plus soutenus par les élus. À quelques semaines des élections municipales, la problématique transports s’affiche dans chacun des programmes des candidats des communes desservies par le RER D comme l’un des enjeux majeurs.