Mis à jour le mercredi 6 octobre 2021 by Olivier Delahaye
EN IMAGES. Des fouilles menées à côté de l’église Sainte-Geneviève attestent l’existence d’un village mérovingien sur le site de Rosny-sous-Bois. Le lieu sera connu sous divers noms selon l’époque : Redomatum, Rodoniacum (la cité de la clairière), Rooneio, Roonio, Rodonio et enfin Rosny en 1344. Pourtant la ville changera encore de nom pour devenir Rooniaco au XVe siècle et Rôni au XVIIIe siècle. C’est à cette même époque qu’apparaît la mention « sous le bois ». Le nom définitif de Rosny-sous-Bois date de 1897.
Revenons en 1163, quand le pape Alexandre III fait mention de Rodoniacum : « l’église avec le village autour ». La terre appartenait à l’abbaye de Sainte Geneviève et l’abbé devait, chaque année, donner au roi six oies blanches pour le fief que le domaine royal avait à Rosny. En 1291, les Miracula sanctae Genovefae post mortem relatent qu’en 866 les religieux qui rapportent les reliques de Geneviève de Marizy (Aisne) – où la châsse de la sainte a été apportée en 861 pour la soustraire aux Normands – s’arrêtent à Rosny.
Les carrières sont exploitées dès 1640. Creusées dans le secteur de la rue Rochebrune, sous le Plateau d’Avron, elles furent connues sous le nom de carrière Bonardi, carrière Louise Michèle, carrières Gabriel ou Carrières Susset .
En fait la carrière dite « Louise-Michele », située Rue Rochebrune fut exploitée en premier par la Société Gabriel avant de devenir « Susset » en 1920 lorsque fut construite l’usine, en exploitation jusqu’en 1975. Ce n’est qu’en 1993 que l’usine fut démolie. Plus récemment cet espace est devenue le parc municipal Jean Decesari. Il existait à Rosny d’autres carrières sous la colline, au pied du Fort de Rosny (la carrière Charlier et Salle), dont une partie se trouvait sous l’actuelle A 86 dans sa traversée de Rosny .
Une autre carrière existait sous la colline de La Boissière, en partie sous l’actuel golf au lieu dit le Parc de Nanteuil. Cette dernière fut transformée à partir de 1932 en « champignonnière » produisant des champignons de Paris. L’exploitation des carrières cessa dans la seconde moitié du XXe siècle, mais laissa du côté Plateau d’Avron des séquelles qui ont fait s’effondrer plusieurs habitations qui se trouvaient au-dessus.
Le recensement de 1793 estimait la population à 693 habitants. La ville se développe principalement sur 2 activités : l’exploitation du gypse avec ses carrières et de très nombreuses cultures maraîchères et jardins familiaux.
Ainsi, à la fin du XIXe siècle, la ville compte encore 487 hectares de cultures sur une superficie totale de 629 hectares.
À Rosny, la première gare est ouverte en 1856 sur la ligne Paris-Mulhouse. Une vingtaine de trains la desservent quotidiennement, mettant Rosny, qui compte alors 1018 habitants, à 25 minutes de la capitale.
L’église Sainte-Geneviève est édifiée par Claude Naissant en 1857 (de 1857 à 1860) sur les ruines d’une église du XIIIe siècle démolie en 1857. Une châsse renfermant des reliques de sainte Geneviève y est honorée.
Les premières « villas » apparaissent, dont une maison bourgeoise située dans la rue Saint-Claude qui est toujours présente aujourd’hui. Sa façade est constituée d’un appareil de pierre, les angles étant soulignés par une décoration de brique, typique du pavillon des banlieues pavillonnaires de la IIIe République. Un escalier se voulant monumental permet d’accéder à un intérieur spacieux. Au rez-de-chaussée, chacun des deux grands salons est orné d’une belle cheminée de marbre. Cette maison bourgeoise est désormais le Musée communal Louis-Emile-Auxerre qui retrace l’histoire de Rosny et de sa région, du Moyen-Age au XXe siècle.
Paris est assiégé et c’est dans sa défense que Rosny et le plateau d’Avron entrent dans l’histoire. En septembre 1870, les habitants des villages qui entourent Paris (Plateau d’Avron, Gagny, le Raincy, Villemomble, Neuilly-sur-Marne, Montfermeil, Livry,Bondy etc.) avaient fui l’envahisseur soit en rejoignant la province, soit en se réfugiant dans Paris ou encore en se mettant sous la protection des forts protégeant Paris (comme celui de Rosny-sous-Bois ou celui de Romainville ). Ces villages sont occupés et l’envahissement de Paris semble inévitable. Les politiques et militaires pensent que le plateau d’Avron, avec ses 115 mètres de haut, qui domine la vallée de la Marne est un point stratégique pour contenir les Prussiens. Ainsi le 25 Novembre 1870, l’occupation du Plateau d’Avron est décidée par les autorités militaire et politique réunies dans une casemate du Fort militaire de Rosny. Les préparatifs ont lieu pour installer les batteries d’artillerie. Les canons des forts de Rosny et de Nogent sont chargés de bombarder la vallée de la Marne de Chelles / Gournay à Bry / Champigny afin de permettre aux troupes franaçaises d’installer l’artillerie sur Avron. Les mois de novembre et décembre 1870 sont décisifs et le 137e régiment d’Infanterie aidé par une troupe de 3 000 marins, sous le commandement de l’Amiral Saisset, se porte à l’aide de l’armée de Ducrot, mettant en déroute l’armée prussienne avant que celle-ci se ressaisisse, aidée par une crue subite de la Marne qui stoppe l’armée française. Une importante bataille a lieu à Champigny, du 30 novembre au 2 décembre. D’après les rapports militaires, des combats acharnés au corps à corps font plusieurs milliers de morts durant ces 3 jours. Et plus d’un millier de soldats français sont faits prisonniers.
Implanté sur la colline de Montreuil, le fort surplombe l’est parisien, faisant face au plateau d’Avron. Sa construction s’ajoute à une redoute édifiée en 1831. Les travaux débutent en 1840 et s’achèvent dix ans plus tard. Le fort de Rosny est l’un des chaînons du grand projet de défense de la capitale mis en œuvre sous la monarchie de Juillet par Adolphe Thiers (1797-1877), alors ministre des Affaires étrangères de Louis XVIII. L’ouvrage, de forme rectangulaire, comporte des bastions fortifiés à ses angles ainsi qu’un pont-levis. En 1843, on édifie les bâtiments principaux destinés à accueillir les officiers, les sous-officiers et les soldats. Sont aménagés également des magasins à poudre pour l’alimentation des canons. Chacun d’eux, contenant 40 000 kilos de poudre, est protégé par des murs de 2,4 mètres d’épaisseur. Le fort de Rosny est l’un des premiers à essuyer le feu prussien en décembre 1870. Ses canons prennent une part active à la défense du plateau d’Avron. Les dégâts causés par les bombardements et l’occupation prussienne du fort qui suit l’armistice seront considérables. Une garnison de 340 hommes est rétablie cependant dès 1876. Le 4e Zouave, régiment d’infanterie, va s’installer au fort de Rosny en 1901 et y restera jusqu’en 1920. Ce régiment de l’Armée d’Afrique dépendait de l’armée de terre française et fut décoré maintes fois.
Pendant la Première Guerre mondiale, le fort devient un poste de DCA (Défense contre les avions). Puis, à partir de 1921, le fort abrite le centre technique et scientifique de la gendarmerie nationale. En 1927, la garde républicaine, créée en 1922 pour assurer le maintien de l’ordre dans les villes, y est affectée. En 1935, d’autres logements sont édifiés. L’ensemble de la construction, qui n’a pas subi de modifications notoires depuis cette époque, abrite à partir de 1946 un centre administratif de la gendarmerie nationale. En 1968 le Centre national d’information routière (CNIR) connu pour son célèbre « Bison futé » s’y installe. Il faudra attendre les années 1980 pour que le CNIR trouve sa place définitive dans ses nouveaux bâtiments. Alors que jusqu’à l’été 2015, le fort abritait le STIG, Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale, et le STRJD, ces deux services ont été transférés dans de nouveaux locaux à Pontoise et le CNFPJ, Centre national de formation de police judiciaire, anciennement basé à Fontainebleau a pris leur place dans le fort.
Le cinéma Le Trianon est construit dans le centre ville juste avant la première guerre mondiale. Il sera démoli en 2009.
La pension Clerbois qui est située au 143, rue du Général-Leclerc, face à la gare de Rosny est dirigée par les instituteurs Marcel et Lucienne Clerbois qui avaient racheté cet internat pour garçons en 1923. Pendant la Seconde Guerre mondiale, après la grande rafle de 1942, ils recueillent des enfants juifs. Accueillis comme internes, ceux-ci bénéficient d’un enseignement attentif, d’une cachette sûre, des soins maternels de Lucienne Clerbois et de faux papiers lorsque cela s’avère nécessaire.
Les époux Clerbois (photo de gauche) ont été honoré le 11 mai 2005, à titre posthume, du titre de juste parmis les Nations et une plaque a été posée à l’entrée de leur ancienne pension qui fut fermée en 1963.
L’église Saint-Laurent est construite par Albert Chauvel en 1930.
Afin de satisfaire aux besoins de logements de la commune, en pleine expansion, un OPHLM est créé par décret, à la demande de la ville, le 9 mai 1926. Sa première réalisation est un ensemble de 6 bâtiments de 6 étages, l’actuelle résidence du Général-Leclerc, inauguré en 1933. La ville comporte plusieurs ensembles de logements sociaux: les Marnaudes, le Pré Gentil, Le Bois Perrier, la Cité Casanova et enfin le quartier de la Boissière construit au début des années 1970.

En juillet 1964, quelques dizaines de familles gitanes s’installent au pied de la Boissière dans les quartiers de la Saussaie et du Londeau qui sont encore à cette époque des espaces verts occupés par de nombreux jardins et vergers. Petit à petit, elle s’y sédentariseront et un campement sera présent jusqu’à la construction du nouveau centre commercial Domus en 2006.
En 1973, Rosny-sous-Bois compte 35 000 habitants. Après 18 mois de travaux Rosny 2 ouvre ses portes le 27 février. Le premier centre commercial de l’est parisien est stratégiquement construit au coeur du noeud autoroutier des autoroutes A3 et A86.

Roisny 2 est un précurseur par sa surface de 256 000 m² – dont 100 000 m² pour le parking – par son volume, son architecture et la présence conjuguée de deux grands magasins situés à chaque extrémité, la Samaritaine et le BHV. Ce n’est qu’en 1984 que le premier hypermarché sous l’enseigne d’Euromarché s’installe dans le centre commercial (il sera remplacé plus tard par Carrefour). il faudra attendre 1997 pour que des verrières soient posées lors de sa rénovation. Avec une moyenne de 15 millions de visiteurs par an, ce sont environ 600 millions de personnes qui ont arpenté les allées du centre commercial en 40 ans.
Depuis 2006, la ville connaît de nombreuses destructions de logements datant des années 1960 pour faire place à de nouveaux immeubles résidentiels. La même année, le nouveau quartier des Portes de Rosny entre en construction.
Avec 42 080 habitants en 2012, Rosny est la 15e commune la plus peuplée de Seine-Saint-Denis ainsi que la 170e commune la plus peuplée de France.
En projet depuis plus de 30 ans le prolongement de la ligne 11 du métro vers l’est devient réalité. Les travaux, débutés en 2015, permettront de relier le terminus actuel de la ligne « Mairie des Lilas » à la station de RER E Rosny-Bois-Perrier.

La maîtrise d’ouvrage de ce projet est assurée par Île-de-France Mobilités et la RATP, en partenariat avec la Région Ile-de-France, l’Etat et le Conseil général de la Seine-Saint-Denis. Cinq communes sont concernées par le projet : Les Lilas, Noisy-le-Sec, Montreuil, Romainville et Rosny-sous-Bois. A la mise en service du prolongement en 2022, 82 500 habitants et salariés, seront à 600 mètres ou moins d’une des 6 nouvelles stations dont 3 nouvelles stations uniquement pour la ville de Rosny.
Album photos complet sur Gpmetropole Rosny-sous-Bois
Sources:
http://www.rosny93.fr/
Cliquer pour accéder à voyage_historique_premiere_partie.pdf
http://plateau.avron.pagesperso-orange.fr/index.htm Toute l’histoire du plateau d’Avron
http://www.tourisme93.com/
http://www.rosny2.com/