Mis à jour le jeudi 10 mars 2022 by Olivier Delahaye
VIDEO. L’Agence des espaces verts d’Île-de-France ouvre ce week-end sa nouvelle acquisition : une petite forêt longtemps convoitée en pleine métropole.
Ce 20 novembre, on annonce entre 6 et 10 °C au Plessis-Trévise (Val-de-Marne), mais avec de belles éclaircies. De quoi envisager une balade en forêt. La plus proche est dorénavant aux portes de la ville. Le bois Saint-Martin ouvre en effet au public ce week-end, promettant 280 nouveaux hectares d’espaces naturels.
Bataille de clochers
Saint-Martin était une forêt en grande majorité privée jusqu’il y a peu, propriété des descendants des barons Petiet (la commune du Plessis-Trévise en possédant quelques hectares). Depuis quarante ans, les pouvoirs publics cherchaient à en faire l’acquisition pour pallier au manque d’espace vert dans ce coin de métropole. Vraiment un coin, puisqu’à cheval sur les départements de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, mais aussi sur les communes du Plessis, de Villiers-sur-Marne et de Noisy-le-Grand. Dans les années 2000, Noisy et Le Plessis s’étaient écharpés à son sujet, avec une longue bataille judiciaire au centre de laquelle figurait Hubert Petiet, l’un des propriétaires.
Finalement, l’Agence des espaces verts (AEV) est parvenue à l’acquérir pour le compte de la Région Île-de-France, dans le cadre son Plan Vert (qui promet aux Franciliens 1 000 hectares de nouveaux espaces verts et boisés d’ici 2025). Avec les bois de Célie et de la Grange, situés non loin, le nouveau venu dans l’escarcelle de la Région vient donc compléter une partie de la trame verte de Marne-la-Vallée.
Objectif protection
Représentant en surface près du tiers du Bois de Boulogne, Saint-Martin est loin d’être anecdotique. Plus encore de par la diversité de ses biotopes : prairies, zones humides, tourbières et boisements d’arbres centenaires fournissent une variété de milieux abritant une belle biodiversité. Côté faune : renard, écureuil roux, chevreuil, bondrée apivore (rapace protégé), pic noir, triton crêté et grenouille agile. Côté flore : lobélie brûlante (aussi appelée cardinale des marais), laîche allongée ou encore queue-de-souris naine, toutes trois protégées.
Cette richesse rare en Île-de-France est d’ailleurs l’autre raison qui a incité les pouvoirs publics à acheter Saint-Martin. Le bois a ainsi été classé, dans sa totalité, « Espace naturel sensible » et soumis à un arrêté interpréfectoral de protection des biotopes et des habitats naturels. Ce qui oblige l’AEV à interdire une partie du bois au public.