Mis à jour le vendredi 28 janvier 2022 by Olivier Delahaye
Lors de son audition à l’Assemblée nationale par la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, le nouveau patron de la Société du Grand Paris (SGP) s’est voulu rassurant avec les élus. « J’entends poursuivre la méthode de M. Guyot d’une concertation très approfondie avec les élus et avec la participation du public », a-t-il déclaré aux députés, assurant s’inscrire dans la « poursuite de ce processus » qui avait fait la marque et le succès de son prédécesseur.
De nombreux députés ont émis le souhait que le management se stabilise à la tête de la SGP, car « un tel projet ne peut souffrir de trop de changement dans sa gouvernance », selon les termes de Jacques-Alain Benisti (UMP, Val-de-Marne). M. Yvin sera le 3e président du directoire depuis la création de la SGP en 2010. Sur le fond, des députés ont émis des inquiétudes sur des difficultés et surcoûts non évalués qui pourraient peser sur le financement de ce projet. Alexis Bachelay (PS, Hauts-de-Seine) a abordé la question de l’approvisionnement en matériaux de construction « vu l’ampleur du sujet », à savoir 200 km de nouvelles lignes, dont beaucoup en souterrain. De son côté, Yves Albarello (UMP, Seine-et-Marne) a mis en garde sur « la traversée par les tunneliers de zones gypsifères, pour éviter les effondrements, il faudra consolider, donc il y aura des surcoûts et tout cela n’a pas été chiffré ! » De plus, « les 60 millions de tonnes de déblais qu’il faudra stocker » sont aussi un sujet d’interrogation, d’autant que « la Seine-et-Marne et le Val de Marne sont frileux à l’idée d’accueillir tous les déblais d’Ile-de-France », a-t-il ajouté. De plus, « vous allez trouver des terres polluées et sulfatées, le traitement de ces dernières coûtant « 130 euros la tonne », a aussi mis en garde M. Albarello, tout en assurant M. Yvin de son « aide » pour affronter cette « longue route » et cette « pente raide ».
(avec AFP)