Démobilité, usage renforcé du vélo, destinations estivales modifiées et défiance persistante envers les transports en commun : le deuxième volet de l’enquête Inov360 livre de nouvelles indications sur la mobilité des Franciliens depuis le déconfinement.
Après une première phase en juin, la vaste étude sur les mobilités post-Covid initiée par un collectif d’acteurs de la mobilité francilienne et pilotée par le cabinet de conseil Inov360 révèle de nouvelles tendances pour son deuxième volet.
Premier enseignement : les Franciliens ont majoritairement privilégié la France métropolitaine pour leurs vacances estivales.
Par rapport aux années précédentes, 37% d’entre eux ont changé leurs plans. Ils sont ainsi 78% à avoir choisi la métropole pour leurs congés. 10% ont prévu de quitter la France pour une destination européenne. Et seul 1% des répondants quittent l’Europe. Une vraie chute par rapport aux années précédentes puisque les destinations hors Europe représentaient 16 % des destinations estivales.
Commentaire de Vincent Pilloy, fondateur d’Inov360 et coordinateur du collectif : « En privilégiant des destinations en France, les Franciliens divisent par 4 leur utilisation de l’avion pour rejoindre leur lieu de vacances. A contrario, la voiture personnelle et de location, ainsi que le train, sont privilégiés cette année. »
Deuxième enseignement : concernant leurs loisirs, les Franciliens n’ont pas retrouvé leur niveau de déplacements d’avant la crise.
Activités sportives, sorties culturelles ou sociales : le ralentissement est terrible puisque 70 % des répondants à cette deuxième enquête ont indiqué réaliser beaucoup moins ou un peu moins de déplacements pour leurs loisirs.
Les trajets domicile-travail sont, eux, toujours fortement impactés par une pratique du télétravail en forte hausse. Certes, 42% des répondants confirment avoir repris le travail en présentiel, mais ils sont tout autant (41%) à avoir choisi un mode mixte (présentiel et télétravail)
Commentaire de Vincent Pilloy : « Les réponses des personnes interrogées font apparaître une probabilité d’augmentation du télétravail pour 40 à 50 % des répondants. En revanche, la pratique du travail intégral à domicile ne semble pouvoir concerner qu’une petite minorité. »
Troisième enseignement : l’indice de confiance envers les transports en commun s’améliore, mais lentement.
Habitués des bus, métros, RER et Transiliens, les Franciliens ont toujours peu de confiance envers eux. Mesuré pour la première fois mi-juin, l’indice de confiance sanitaire s’est tout de même amélioré de 19 points. Néanmoins, cette amélioration ne se traduit pas encore dans les intentions de reprendre une utilisation normale de ceux-ci. En revanche, le vélo à la cote : 53% des Franciliens indiquent l’utiliser davantage. Moins bonne nouvelle : ils sont aussi 31% à prendre davantage leur voiture.
Commentaire de Vincent Pilloy : « Même si beaucoup de Franciliens ont pu « reprendre contact » ponctuellement avec les transports en commun, la confiance recréée à cette occasion peut être remise en cause très rapidement par des nouvelles négatives sur l’évolution de la pandémie en général, d’où l’amélioration très lente constatée. »
L’enquête d’Inov360
En lien avec l’IFPEN, l’enquête pilotée par Inov360 mobilise vingt-deux acteurs du transport et de la mobilité en Ile-de-France s(tart-up, grands groupes, acteurs publics) : Cityscoot, Communauto, Cyclez, Dott, Grand Paris Seine Ouest, IFPEN, Inov360, Karos, L’Institut Paris Region, Mappy, Marcel, Orange, Paris Ouest La Défense, PayByPhone, SNCF Réseau, So Mobility, Stuart, Total Fleet, Transdev, Troopy, Virtuo, Zoov.
Elle comporte trois volets : juin, juillet, septembre 2020.
Ce deuxième volet a été réalisé du 8 au 17 juillet 2020 auprès de plus de 3 000 personnes ayant répondu début juin au premier volet de l’enquête. La population interrogée a été redressée de manière à obtenir un échantillon représentatif de la population francilienne (selon le sexe, l’âge, la CSP et la couronne de résidence). Le prochain volet prévu du 15 au 22 septembre 2020 permettra de mesurer les évolutions générées, et de distinguer les phénomènes d’adaptation passagère à la reprise d’activité après le confinement des changements plus durables de mobilité des Franciliens.