Un pacte ambitieux pour la construction bois

Logements sociaux et accession à Noisy-le-Grand - Crédit LA Architectures
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S’inscrivant dans la Stratégie Nationale Bas-Carbone, les acteurs de la construction francilienne veulent redoubler d’efforts pour produire des bâtiments en bois. La signature du PACTE Bois-Biosourcés doit ainsi garantir la structuration de la filière, sans oublier les enjeux concomitants.

Le 5 novembre, sous l’égide de la filière bois (FIBOIS) d’Île-de-France, 28 aménageurs et maîtres d’ouvrage ont signé le PACTE Bois-Biosourcés. Ils s’engagent ainsi, dans les quatre ans qui viennent, à réaliser entre 10 % et 40 % de constructions neuves ou réhabilitations en bois et/ou biosourcés. Sachant qu’aujourd’hui la part de construction bois en Île-de-France est de 3,9 % pour les logements neufs (contre 6,3 % de moyenne nationale), ce pacte est donc particulièrement ambitieux puisqu’il vise à multiplier au moins par trois l’effort de la construction bois.

Engagements

Les signataires (aménageurs, bailleurs sociaux, promoteurs, et la Région Île-de-France) devront aussi intégrer le bois en structure dans la moitié de leurs bâtiments, atteindre un objectif de 30 % de bois et matériaux biosourcés français, utiliser impérativement du bois issu de forêts gérées durablement et mettre en place un ensemble de moyens permettant de garantir l’atteinte des engagements de résultat : un référent bois, la montée en compétence des équipes de maîtrise d’ouvrage, le choix d’équipes avec la compétence bois, et le partage d’informations avec la communauté des signataires 


De son côté, FIBOIS Île-de-France « s’engage à soutenir activement la communauté des signataires avec un ensemble d’outils, services et formations adaptées, notamment en mettant en place, à partir de 2021, un Observatoire de la construction bois et biosourcés en Île-de-France. »

Le côté face de la transition du bâtiment

S’il semble le bienvenu, cet engagement massif était attendu. La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC), feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique, vise en effet à agir de manière drastique sur le secteur résidentiel-tertiaire, plus gros consommateur d’énergie et deuxième émetteur de gaz à effet de serre (19 % des émissions nationales en 2015). À l’horizon 2030, l’objectif de la SNBC est de réduire de -49 % les émissions de ce secteur par rapport à 2015. Or, comme le rappelle FIBOIS, « la région francilienne concentre près de 30 % des parts de marché du secteur du bâtiment ». Outre la rénovation énergétique de l’existant, qui constitue sans aucun doute le poste clé pour atteindre l’objectif, la performance des bâtiments neufs est le côté face de la SNBC. Qui le décrit ainsi : « Accroître les niveaux de performance énergie et carbone des bâtiments neufs via les futures réglementations environnementales en privilégiant des approches intégrées en analyse de cycle de vie (prise en compte du confort d’été pour limiter le recours à la climatisation, atteinte systématique d’une isolation très performante du bâti, recours aux énergies renouvelables et aux matériaux ayant une faible empreinte carbone, en particulier ceux stockant du carbone). »

Responsabilités

La solution bois pour les constructions neuves apparaît ainsi comme imparable. Selon Carbone 4, cabinet de conseil spécialisé dans la stratégie bas carbone, « les constructions en bois et en biosourcés représentent jusqu’à 60 % de gaz à effet de serre en moins par rapport à des bâtiments en structure en béton ». Elles offrent, qui plus est, une meilleure performance énergétique et leurs matériaux continuent de stocker le carbone pendant toute leur durée de vie.

Le pacte signé ce 5 novembre prévoit ainsi la construction de 1,2 million de m2 de bois, engendrant une demande de bois d’œuvre d’environ 300 000 m3. De quoi structurer toute une filière économique ; FIBOIS prévoit ainsi le « maintien ou la création d’environ 10 000 emplois locaux ». Cette massification du recours au bois dans la construction pourrait aussi, selon la SNBC, permettre « l’adaptation de la forêt au changement climatique ». À condition qu’elle s’accompagne d’une « meilleure gestion sylvicole », d’une « réduction des défrichements », d’une « préservation de la biodiversité » et d’une « augmentation du recyclage et de la valorisation énergétique des produits bois en fin de vie ». Bref pour la filière bois-forêt, si ce pacte est une bonne nouvelle, il n’en impose pas moins des responsabilités.

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